Back
D'une saison à l'autre Paris Auditorium Olivier-Messiaen (Radio France) 09/17/2000 - Claude Debussy : Prélude à "L’après-midi d’un faune" - La Mer Robert Schumann : Concerto pour violoncelle, opus 129 (arrangement pour violon)
Pierre Amoyal (violon) Orchestre national de France, Charles Dutoit (direction)
Une moitié du programme renvoie à l’un des fils rouges de la saison précédente ("Debussy 2000") et permet de retrouver Dutoit et le National dans leur répertoire de prédilection. Dans le Prélude à "L’après-midi d’un faune", la qualité de la réalisation instrumentale souligne la délicatesse indolente et hédoniste de la partition, plutôt que ses aspérités et ses aspects modernistes. Avec La Mer, les musiciens ne recherchent aucun "flou" prétendument "impressionniste". Au contraire, la perfection de l’équilibre entre les pupitres et de la technique de l’orchestre servent les options du chef, qui privilégie la transparence et le détail soigneusement ciselé. Cette interprétation offre donc une succession de moments réussis, voire impressionnants, même s’il y manque peut-être un rien de mystère et de mise en perspective.
L’autre partie du programme rappelle que Schumann sera l’un des compositeurs que Radio France permettra cette année de (re)découvrir. Choix inhabituel que celui de la transcription pour violon, par le compositeur lui-même, de son célèbre Concerto pour violoncelle. Si l’on est en droit de préférer les sonorités de l’original, Pierre Amoyal n’en met pas moins au service de ce concerto une sonorité très pure ainsi qu’un jeu pudique et réservé. Plutôt qu’un manque d’engagement, d’ailleurs démenti par un sehr lebhaft final très convaincant, il faut davantage y entendre le choix d’une douceur résignée.
A nouveau, l’auditorium Olivier-Messiaen est comble pour ce concert d’ouverture (gratuit) de la saison.
Simon Corley
|