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La Veuve Joyeuse "light"

Lille
Nouveau Siècle
12/22/1999 -  et 26, 27, 29 décembre 1999
Franz Lehar: Die Lustige Witwe
Mireille Delunsch (Hanna Glawari), Gérard Théruel (Graf Danilo), Yvetta Tannenberova (Valencienne), Yves Saelens (Camille de Rosillon), Jean Segani (Baron Mirko Zeta), Jacques des Longchamps (Vicomte Cascada), Jean-Louis Meunier (Raoul de Saint Brioche), Hans Kraemmer (Njegus)
Stéphane Evrard (régisseur technique), Daniel Ogier (décors, costumes), Patrick Meeus (lumières), Jaroslav Brych (chef des choeurs),
Choeur Philharmonique de Prague, Orchestre National de Lille, Jean-Claude Casadesus (direction musicale)

Peu de risque d'indigestion en cette période de fêtes avec cette représentation de La Veuve Joyeuse, ou plutôt Die Lustige Witwe, car l'oeuvre est heureusement présentée dans sa version d'origine en allemand. Au prix de nombreuses coupures des dialogues et de simplifications parmi les personnages secondaires, l'opérette, donnée sans entracte, passe à toute allure, peut-être même trop vite au niveau de l'intrigue qui en paraît fort simpliste.
L'Orchestre National de Lille a mis les petits plats dans les grands pour ces concerts de Noël en proposant une version ingénieusement mise en espace dans un décor de fête et de réception et des décors adaptés à la situation. Les interprètes jouent sans regarder le chef, se dégageant des contraintes des versions de concert traditionnelles. Seuls les moments "chorégraphiés" ne passent vraiment pas, le malaise des chanteurs paraissant évident; leur manque aussi l'esprit viennois qui doit absolument animer cette oeuvre pour faire passer une musique qui n'est pas toujours aussi inspirée que celle d'un Johann Strauss. Cette Veuve Joyeuse est encore trop française malgré l'excellente idée de la représenter en allemand.
Les chanteurs se défendent admirablement d'une acoustique qui n'a jamais été favorable aux voix. Après un début timide, Mireille Delunsch chante le rôle-titre avec un timbre d'une grande fraîcheur, tout à fait à l'aise dans les extrêmes du registre, avec une projection facile et de réelles qualités d'interprète. Gérard Théruel ne renouvelle pas l'impression laissée par son inoubliable Pelléas à Lille en 1996: la couleur de la voix est toujours aussi belle, mais il est obligé de forcer dans l'aigu, ne quittant que rarement la nuance forte et son allemand est médiocre. Yvetta Tannenbergerova et Yves Saelens sont tous deux convaincants en amoureux d'opérettes bien chantants et mentionnons parmi les seconds rôles Jean Segani, parfait Baron Zeta.
Malgré des tempi un peu rapides donnant l'impression de survoler l'oeuvre, la direction de Jean-Claude Casadesus a fini par convaincre par son dynamisme.



Christophe Vetter

 

 

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