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Talents européens

Paris
Hôtel de Soubise
07/12/2011 -  
Franz Liszt : Deux Légendes: «Saint François de Paule marchant sur les flots» – Années de pèlerinage (Deuxième année. Italie): «Après une lecture de Dante»
Frédéric Chopin : Préludes, opus 28
Stéphane Delplace : Chacone

Duanduan Hao (piano)




«Jeunes talents» prolonge durant l’été ses activités par un «festival européen», animé par Laurent Bureau: directeur musical de l’association éponyme, il a réussi à faire de ce mois désespérément creux un moment attendu de la saison parisienne, tant pour la qualité de sa programmation que pour son atmosphère détendue. «Parrainée» par Jean-Claude Casadesus, la onzième édition, du 8 au 28 juillet reste fidèle aux acquis des années précédentes: des musiciens formés dans les conservatoires français mais aussi – le qualificatif n’est pas là pour faire joli – européens; une bonne vingtaine de concerts aux Archives nationales, autant que possible en plein air, du mardi au samedi à 20 heures, gratuits le dimanche à 18 heures et le 14 juillet à 17 heures, ainsi que dans des jardins le dimanche à 17 heures (Buttes Chaumont et Belleville à Paris, Robert Ballanger à Aulnay-sous-Bois); un accès libre aux répétitions à 12 heures 30; une présentation par Mathieu Picard («piano à palabres»), à 19 heures, du concert de 20 heures; un compositeur invité, Nicolas Bacri, succédant à Karol Beffa puis Bruno Mantovani; un «maître», faisant office de «locomotive» pour le concert inaugural, qu’il partage avec certains de ses élèves, Régis Pasquier, succédant à Brigitte Engerer puis Claire Désert, et avant Dominique Merlet en 2012.


C’est justement l’un des élèves du pianiste français qui se produit, en raison d’une météo incertaine, non pas dans la cour de l’hôtel de Soubise, mais à l’étage, dans la salle des gardes, méconnaissable avec ses murs bleu foncé, ses fenêtres murées et sa surface réduite. Duanduan Hao (né en 1990), après avoir étudié à Shanghai, a obtenu dès 2008 le deuxième prix (second nommé, en l’absence de premier prix) au Concours de Genève. En récital à Radio France voici dix-huit mois, il avait paru ne retenir principalement de la Sonate en si mineur de Liszt que ses aspects spectaculaires et virtuoses. A cette aune, la seconde des Deux Légendes (1863), «Saint François de Paule marchant sur les flots», où il s’efforce avec succès de donner sens aux flots... de notes, semble plus aboutie.


Les vingt-quatre Préludes de l’Opus 28 (1839) de Chopin confirment qu’il a gagné en profondeur et que, malgré des moyens toujours aussi impressionnants – une main droite aussi impressionnante de précision dans le Seizième Prélude (en si bémol mineur) que la main gauche dans le Vingt-deuxième (sol mineur) –, il ne se contente pas de rester en surface: la fluidité du Troisième Prélude (sol) n’est pas une fin en soi, la déploration du Quatrième (mi mineur) ne souffre pas d’une surcharge expressive et le tempo est généralement allant, sans traîner outre mesure dans les célèbre Treizième (en fa dièse) et encore plus célèbre Quinzième («La Goutte d’eau»). A force d’éviter la facilité, de se refuser à la séduction et à la pure réalisation technique, le miniature Septième (la) ou le Dix-septième (la bémol) en deviennent presque durs. Il est vrai que le jeu se fait volontiers viril, voire musclé, comme dans le Neuvième (mi) ou le Vingtième (ut): assurément, la puissance y est, comme le montre aussi le Douzième (sol dièse).


Stéphane Delplace (né en 1953) s’est notamment fait connaître comme le «fugueur fou» des émissions télévisées ou radiodiffusées de Jean-François Zygel, improvisant d’habiles pastiches contrapunctiques sur tous les thèmes imaginables (voir ici). Mais il est «aussi» compositeur (voir par exemple ici), même si, en moins de cinq minutes, sa Chacone (2002), exercice néobaroque faisant glisser l’auditeur sur des peaux de banane harmoniques, peine à convaincre. Mais «Jeunes talents», comme tout le monde en 2011, s’est mis à l’heure de Liszt, et c’est donc la dernière des sept pièces de la Deuxième (Italie) des Années de pèlerinage (1849) qui conclut la soirée: entre abattage et déferlements orchestraux, le pianiste chinois sait aussi mettre en valeur la partie centrale, délicatement ouvragée.


Le festival européen Jeunes Talents en dix questions
Le site du festival européen «Jeunes talents»
Le site de Stéphane Delplace



Simon Corley

 

 

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