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Reprise mitigée
Salzburg Grosses Festpielhaus 08/12/2000 - Richard Wagner: Tristan and Isolde
Orchestre Philarmonique de Vienne, Choeur de l’Opéra de Vienne, L Maazel Mise en scène Klaus-Michael Gruber R Hamilton (Tristan), L deVol (Isolde), M Lipovsek (Brangane), F Struckmann (Kurwenal), M Salminen (Konig Marke), R Lukas (Melot)
Cette production de Tristan et Isolde est une reprise d’un spectacle crée par Abbado lors du Festival de Pâques, le festival crée par Karajan ou le chef autrichien a réalisé la plus grande partie de son activité lyrique. Karajan privilégiait les mises en scène statiques où les chanteurs pouvaient se concentrer sur la musi que et suivre le chef. Gruber qui se rapporte certes d’une autre esthétique semble avoir été influencé : il y a plus de mouvement lorsque le chef entre dans la fosse que durant tout le premier acte. Comment parler de réelle conception tant nous sommes proches d’une exécution de concert dans des costumes et des décors très minimaux ?
La direction de Maazel, remplaçant le chef italien, déçoit malgré son grand talent en particulier durant le premier acte où il déséquilibre l’orchestre en laissant les cuivres jouer trop fort mais surtout en adoptant un tempo beaucoup trop lent qui gomme tout le drame et la fièvre de cette musique. Lors de la représentation à laquelle j’ai assisté, le public difficile de Salzbourg n’a pas hésité à le huer lors du début du deuxième acte et le chef américain, vexé, n’est pas revenu s aluer à la fin de l’ouvre. Les deux derniers actes sont pris à des tempos plus naturels, ce qui aide aussi bien les chanteurs que les instrumentistes de l’orchestre. Celui-ci peut enfin briller dans cette musique extraordinaire qu’il connaît bien et dont il fait ressortir la force et la subtilité de l’orchestration.
L deVol et R Hamilton remplaçaient W Meier et J West, W Meier assurant également le rôle de Sieglinde à Bayreuth. Si R Hamilton manquait de présence, ce n’est pas le cas de l deVol. Sa prestation montre que cette artiste est prête pour assurer un rôle de premier plan à Bayreuth. Le timbre de M Lipovesk commence un peu à se faner, ceci dit, son sens du texte et sa diction sont remarquables. F Struckmann est un excellent Kurwenal : timbre, caractérisation, tout est là. Enfin, M Salminen est aujourd’hui inégalé dans le rôle du Roi Marke. Le public ne s’y est pas tr ompé en lui réservant le meilleur accueil.
Antoine Leboyer
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