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Ravel, Ravel et encore Ravel

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
06/10/2011 -  
Maurice Ravel : Ma mère l’Oye (extraits) – Concerto en sol – Daphnis et Chloé (suites n°1 et 2)
Jean-Claude Vanden Eynden (piano)
Orchestre national de Belgique, Ion Marin (direction)


Jean-Claude Vanden Eynden


Pour son dernier concert du vendredi au Bozar cette saison, l’Orchestre national de Belgique se concentre sur Ravel mais celui qui possède encore la brochure de 2010-2011 pourra constater que la Deuxième Symphonie de Sibelius a été initialement programmée en seconde partie. Ce changement de programme, connu de relativement longue date, s’explique de toute évidence par le remplacement de Carlo Rizzi par Ion Marin, chef de nationalité autrichienne mais né en Roumanie.


Le programme débute par Ma mère l’Oye (1911), ce qui permet d’expliquer le titre qui a été apposé à cette soirée, « Contes de France ». Seules cinq pièces de la partition ont été retenues, le « Prélude » et la « Danse du rouet », soit les ajouts de la version pour orchestre, passant à la trappe. La « Pavane de la Belle au bois dormant » débute lentement, un peu trop sans doute, et dévoile un orchestre un peu pâle dont les bois atteignent, après une entrée de qualité moyenne (mais il est vrai très exposée), un niveau constant et satisfaisant. Les musiciens, qui affichent davantage de couleurs dans « Petit Poucet », parcourent les tableaux avec la transparence requise jusqu’au « Jardin féerique » dont ils réussissent la grandiose péroraison. Le chef obtient un son suffisamment raffiné pour traduire les merveilles de l’orchestration mais ne corrige pas toutes les imprécisions dans la mise en place.


Malgré ses activités d’enseignement au Conservatoire royal de Bruxelles et à la Chapelle musicale Reine Elisabeth, Jean-Claude Vanden Eynden trouve le temps de se produire régulièrement en Belgique. Sans entrer dans les détails de sa biographie, il est intéressant de rappeler que le pianiste compte parmi les plus jeunes lauréats du Concours Reine Elisabeth, puisqu’il n’avait que seize ans lorsqu’il remporta le troisième prix en 1964. Grâce à ce musicien loyal et ennemi de l’esbroufe, le Concerto en sol (1931) bénéficie d’une interprétation d’une excellente tenue, c’est-à-dire nette et articulée, sans extravagance, presque trop probe. Le piano n’a aucune peine à se fait entendre grâce à un soutien orchestral aéré et vif comme il se doit mais comportant quelques interventions dépourvues de poésie et quasiment inaudibles comme celles de la harpe. En guise de bis, le soliste offre (choix excellent) « Oiseaux tristes », extrait des Miroirs, dans une lecture tellement achevée qu’elle donne envie de réécouter son intégrale de l’œuvre pour piano seul du compositeur (voir ici).


Les deux Suites de Daphnis et Chloé (1909-1911) occupent la seconde partie, preuve qu’il est possible de concevoir un concert entièrement consacré à Ravel sans les sempiternelles Valse et Boléro. Malgré une progression et une continuité du propos pas toujours évidentes, le résultat s’avère de haute tenue, surtout dans la Seconde Suite, dont la « Danse générale » est empoignée avec une solide dose de férocité. Une telle partition permet d’effectuer une revue de détail de l’orchestre qui se montre conforme à sa bonne réputation. Malgré leur homogénéité, les cordes gagneraient par moments à se montrer plus fermes tandis que certaines interventions des bois ne présentent pas un niveau de finition irréprochable.


Le prochain concert de l’Orchestre national de Belgique au Bozar, cette fois sous la direction de Walter Weller, se tiendra le dimanche à 19 juin (à 15 heures), à l’occasion de la Fête de la musique. Le programme suscite l’intérêt puisqu’il rassemble l’Ouverture des Los esclavos felices d’Arriaga, le Second Concerto pour piano de Chopin, avec un autre lauréat du Concours Reine Elisabeth, Frank Braley, et la formidable Première Symphonie de Martinů, la savoureuse Deuxième, choisie à l’origine, ayant finalement été écartée. Comme l’entrée est gratuite, il serait dommage de ne pas s’y précipiter.


Le site d’Ion Marin
Le site de Jean-Claude Vanden Eynden



Sébastien Foucart

 

 

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