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Holst en images

Strasbourg
Palais de la Musique et des Congrès
03/31/2011 -  et 1er avril 2011
Ottorino Respighi : Les Pins de Rome
Gustav Holst : Les Planètes Op. 32

Choeur féminin de l’OPS, Chœur féminin du Conservatoire, Orchestre Philharmonique de Strasbourg, Hans Graf (direction)


H. Graf (© Christian Steiner)


Ce n’est certes pas une association courante, mais enchaîner Les Planètes de Gustav Holst aux Pins de Rome de Respighi est une excellente idée. Outre des parentés évidentes dans le maniement de la grande masse orchestrale héritée du post-romantisme, la juxtaposition, même séparée par un entracte, de la marche des légions romaines qui conclut Les Pins de Rome aux défilés guerriers de Mars qui ouvre Les Planètes est particulièrement judicieuse. De surcroît le programme ainsi créé est relativement court, dense, d’accès plutôt facile : un excellent concert pour tous publics.


Ce type d’œuvre où la virtuosité des pupitres individuels compte autant que la cohésion d’ensemble constitue un domaine privilégié pour l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg, sous réserve qu’il soit mené par une baguette suffisamment précise. Et ce paraît être le cas avec Hans Graf dont les tempi larges, les phrasés sans recherche de complexité inutile et les dosages minutieux des différentes strates de l’orchestration fonctionnent correctement de bout en bout. La soirée s’avère ainsi très confortable, alternant systématiquement morceaux de bravoure et périodes plus impressionnistes, à mesure que l’on passe d’un paysage romain et d’une planète à l’autre. Musiques agréablement descriptives, maniement de l’orchestre moderne au meilleur de ses possibilités, voire quelques naïvetés d’écriture que l’un et l’autre compositeur s’accordent sciemment, comme pour se faire momentanément plaisir… bref de la musique d’orchestre que l’on peut apprécier pour elle même, sans prétentions intellectuelles excessives.


On a voulu renforcer cet aspect ludique de la soirée en commandant à la Cité de l’Espace de Toulouse un film destiné à être projeté à l’arrière-plan pendant l’exécution des Planètes. Images de synthèse cautionnées par les derniers états de la recherche spatiale voire documents issus des dernières tentatives de recueil de données par sondes inter-planétaires, le résultat se révèle splendide, au point de distraire parfois l’attention de la musique. Les plans oniriques se succèdent agréablement, assez bien "calés" sur le flux musical, mais il faut de temps en temps se forcer à redescendre les yeux vers l’orchestre, joliment éclairé dans une perspective tamisée inhabituelle. Au cours de l’exécution de "Neptune", dernière planète connue à l’époque de la création de l’œuvre, les voix féminines du Chœur de l’Orchestre Philharmonique de Strasbourg viennent se glisser dans la salle par quelques portes laissées ouvertes. Cette intervention concourt au dépaysement recherché mais nous rappelle aussi que tenir correctement et précisément ces lignes éthérées est tout sauf facile, a fortiori pour un chœur d’amateurs. Une belle soirée de vulgarisation orchestrale, au bon sens du terme, à la fois très lisible et un rien mystérieuse.



Laurent Barthel

 

 

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