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Et maintenant, tous ensemble !

Normandie
Deauville (Théâtre du Casino)
04/24/2011 -  
Richard Strauss : Suite en si bémol majeur, opus 4 (*)
Gustav Mahler : Lieder eines fahrenden Gesellen (transcription Arnold Schönberg) (+)
Johannes Brahms : Sérénade n° 2 en la majeur, opus 16 (#)

Michal Partyka (+) (baryton), Julie Huguet (#) (piccolo), Kostia Bourreaux (*), Maxime Lekeu (*) (cor), Aymeric Richard (*) (tuba) – Ensemble Initium (* #): Boris Grelier, Julien Vern (flûte), Guillaume Deshayes, Armel Descotte (hautbois), François Lemoine, François Tissot (clarinette), Batiste Arcaix, Romain Lucas (basson), Julien Desplanque, Stéphane Bridoux (cor) – L’Atelier de musique (+ #): Julien Vern (flûte), Rémi Delangle (+) (clarinette), Frédéric Guérouet (+) (accordéon), Alphonse Cemin (+) (piano), Hélène Colombotti (+), François Desforges (+) (percussions), Amaury Coeytaux (+), Grégoire Simon (+) (violon), Arnaud Thorette (#), Adrien La Marca, Adrien Boisseau (#), Caroline Donin (#), Grégoire Simon (#), Julie Risbet (#), Marie Chilemme (#), Léa Hennino (#), Mélanie Clapiès (#) (alto), Victor Julien-Laferrière, Joëlle Martinez (#), Yan Levionnois (#), Bruno Philippe (#), Gauthier Herrmann (#) (violoncelle), Yann Dubost, Rémi Guidicelli (#), Rémi Demangeon (#) (contrebasse) – Marius Stieghorst (+ #) (direction)


M. Stieghorst


Le huitième et dernier concert du quinzième Festival de Pâques de Deauville permettait, comme il est de tradition, de rassembler la plupart des artistes s’étant produit au cours des concerts passés, dans des œuvres réclamant des effectifs plus abondants.


Mais avant de débuter, le directeur artistique, Yves Petit de Voize, qui se dépense sans compter depuis maintenant de nombreuses années pour ce festival vernal, et qui veille à tout, remercia, comme chaque année, les personnalités, institutions ou collectivités territoriales ayant permis sa tenue: le maire de la ville, le département, la région, l’Association des amis de la musique à Deauville, le Groupe Barrière et, bien entendu, la Fondation Singer-Polignac qui soutient les jeunes instrumentistes. Il eut des mots agréables pour chacun et tout particulièrement pour un jeune échalas bien connu des habitués du festival, tourneur de pages et compagnon actif de l’organisation du festival, appelé à Paris, après cinq ans de bons et loyaux services, à poursuivre ses études et à tenir l’orgue du Temple de l’Oratoire, et évoqua non sans une certaine émotion, simple mais profonde, un jeune clarinettiste mort à vingt-quatre ans et qui aurait dû participer au festival.


Le concert, quant à lui, était une nouvelle fois consacré au romantisme et au postromantisme, après un retard devenu malheureusement habituel. La Suite (1884) de Richard Strauss (1864-1949) était une œuvre de jeunesse, somme toute assez brahmsienne. L’Ensemble Initium, créé en 2005 et complété pour l’occasion, entièrement masculin, perdit ses repères lors des attaques du «Praeludium», plutôt roboratif, mais sous la direction de Marius Stieghorst, jeune chef allemand assistant du directeur musical de l’Opéra national de Paris, se reprit lors de la «Romanze», malgré une clarinette quelque peu acide, manifesta même beaucoup d’esprit lors d’une «Gavotte» émerillonnée, celle-ci permettant de mieux apprécier la qualité des différents pupitres, notamment les excellentes flûtes, et mena fort bien une fugue finale aussi coruscante que lumineuse.


Les Chants d’un compagnon errant (1885) de Gustav Mahler (1860-1911), dans une version réduite pour orchestre de chambre par Arnold Schönberg, permirent d’entendre ensuite L’Atelier de musique, nouvel ensemble issu des solistes du festival, succédant ainsi au Cercle de l’Harmonie mais utilisant au contraire de ce dernier des instruments modernes, et un jeune baryton polonais, Michal Partyka. L’interprétation fut des plus sobres, la réduction, notamment grâce à la présence d’un accordéon, lui donnant un aspect simple et presque populaire et permettant d’entendre l’œuvre, si souvent rabâchée, d’une oreille plus curieuse. Le baryton s’en sortit plus qu’honorablement, son joli timbre ne compensant cependant pas un manque de puissance dans l’émission vocale et d’évidentes limites dans les aigus, quelques instrumentistes durcissant inutilement leur propos (piano et violoncelle).


Après la pause, durant laquelle on eut encore droit à des images d’une espèce de croisière musicale chez les sauvages du Brésil, avec des représentants de la première génération du festival, les deux ensembles, Initium et L’Atelier de musique, se joignirent, toujours sous la houlette de Marius Stieghorst, qui dirigea de mémoire la Seconde sérénade (1860) de Johannes Brahms (1833-1897), la Première ayant été proposée l’an dernier. On retrouva avec plaisir les excellents flûtistes Boris Grelier et Julien Vern, à l’émission soyeuse, le double ensemble se révélant finalement parfaitement cohérent grâce à une direction attentive et rigoureuse. On put ainsi apprécier un Scherzo bien enlevé, un Quasi menuetto ample, et un Rondo final assez énergique, aux accents presque beethovéniens. C’est alors que le chef eut une idée curieuse: demander au public s’il confirmait son souhait d’un bis et, après sa réponse affirmative, laisser l’orchestre rejouer seul, lui-même se tenant sur le côté, le Finale. Soit l’œuvre ne requérait pas de chef, et sa présence était inutile, soit on s’acheminait vers une prestation chaotique. C’est cette version des faits qui l’emporta. D’une certaine façon, fort heureusement. Mais le festival s’achevait dans la bonne humeur et rendez-vous était donné au mois d’août pour certains musiciens (Dixième août musical de Deauville), avant les retrouvailles de l’an prochain.


Le site de l’Ensemble Initium



Stéphane Guy

 

 

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