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La grande classe

Paris
Opéra Comique
04/16/2011 -  
Claude Debussy : Proses lyriques
Hugo Wolf : Mörike-Lieder (extraits)
Arnold Schönberg : Vier Lieder op. 2

Anne Schwanewilms (soprano), Manuel Lange (piano)


A. Schwanewilms


La fraîcheur liquide du timbre, l’intelligence du texte, le charme, la classe : Anne Schwanewilms fait penser à Felicity Lott – deux Maréchales, après tout (voir ici). Donné à l’Opéra Comique en marge du Freischütz français, son récital confirme toutes les qualités d’une Liedersängerin digne de ce nom, dans la lignée d’illustres devancières. Proses lyriques révèle d’abord une intimité avec le décadentisme fin-de-siècle du recueil de Debussy, dont les relents wagnériens ne peuvent que lui être familiers : elle garde une sobriété distanciée dans l’alanguissement, reste d’une parfaite homogénéité de tessiture, avec un aigu souple et sûr, ne trahit jamais la prosodie – belle leçon pour certaines consœurs françaises. Est-ce Wagner, justement, qui assure le passage aux Mörike-Lieder de Wolf, pour qu’il se fasse aussi naturellement ? De nouveau font merveille cette simplicité savante, à mille lieues de toute sophistication, cette fausse naïveté… et cette maîtrise du souffle qui permet de sculpter la phrase, de concilier la clarté de l’articulation et le raffinement du legato, que ce soit dans « Das verlassene Mägdlein », chanté à fleur de voix, douloureusement intériorisé, ou dans « Elfenlied », pétillant d’humour. On est plus près ici de Seefried ou de Grümmer que de Schwarzkopf. Wolf succède à Debussy puis, dans la seconde partie, encadre le Schönberg des Quatre Lieder op.2 : là encore, la transition s’effectue naturellement, Wolf reparaissant à travers « Schenk mir deinen goldenen Kamm » alors que Debussy ne semble pas si loin d’« Erwartung » – déjà ! ; elle chante l’ensemble avec un même refus de l’effet, une même concentration, jusque dans des passages, de « Erhebung » notamment, où la tentation pourrait surgir de rejoindre l’opéra. L’opéra, pourtant, elle connaît, telles, encore une fois, Seefried ou Grümmer : ces deux noms suffisent à dire quelle hauteur elle atteint. Deux bis de Strauss, délicieux : « Ach, was Kummer, Qual und Schmerzen » et « Das Rosenband », de quoi nous rendre encore plus impatients de son Impératrice salzbourgeoise, cet été. Manuel Lange n’atteint pas les mêmes sommets : il accompagne, fort bien, mais il ne fait qu’accompagner.


Le site d’Anne Schwanewilms



Didier van Moere

 

 

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