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Intégralement beethovénien

Paris
Opéra Comique (Salle Bizet)
04/13/2011 -  
Ludwig van Beethoven : Trios avec piano n° 2, opus 1 n° 2, n° 8, WoO 39, et n° 6, opus 70 n° 2

Trio Elégiaque: François Dumont (piano), Laurent Le Flécher (violon), Virginie Constant (violoncelle)


Le Trio Elégiaque


Parallèlement aux représentations du Freischütz en version française dirigé par John Eliot Gardiner, l’Opéra Comique propose comme de coutume un «festival» comprenant notamment deux intégrales de Beethoven: après celle de ses Concertos pour piano par Jean-François Heisser en un seul dimanche, le Trio Elégiaque interprète en quatre concerts étalés sur une semaine – trois à l’heure du déjeuner, un le dimanche matin, tous suivis d’un «verre» avec les musiciens – douze des quatorze partitions qu’en digne successeur de Mozart et, surtout, de Haydn, il a destinées au trio avec piano. Pour autant qu’on puisse se retrouver dans la numérotation inhabituelle et les tonalités fantaisistes figurant dans le programme de salle, sont ainsi à l’affiche huit trios complets (dont un de jeunesse), deux brefs mouvements isolés (en mi bémol et si bémol, l’un et l’autre marqués Allegretto) ainsi que les deux importantes séries de variations, de telle sorte qu’il ne manque que les arrangements qu’il fit lui-même de son Septuor et de sa Deuxième Symphonie.


La deuxième étape se déroule devant une «salle Bizet» presque remplie. Dans le Deuxième Trio (1795), le Trio Elégiaque, dont une intégrale Bacri est annoncée chez Naxos, privilégie ce qu’on pourra appeler la prudence ou l’équilibre classique, selon qu’on aura été touché ou simplement intéressé par une interprétation qui se libère toutefois dans le Presto final, plein de santé en même temps que d’une verve encore toute haydnienne. Si l’intonation du violon et, à un moindre degré, du violoncelle surprend parfois, le piano de François Dumont, cinquième prix au concours Chopin à l’automne dernier, est en revanche impeccable.


Dernière page écrite par Beethoven pour cette formation, le court mouvement parfois appelé Huitième Trio (1812) possède un caractère paisible qui n’est pas sans évoquer Schubert et offre ainsi une excellente transition vers le Sixième Trio (1808), dont les inflexions déjà schubertiennes surprennent également, en particulier dans l’Allegretto non troppo. Coincée entre Les Esprits et L’Archiduc, l’œuvre mérite mieux que ce sort, avec sa construction originale, dépourvue de mouvement lent, et son ton sans cesse changeant, à l’image de ces hésitations fréquentes entre modes majeur et mineur (Allegro ma non troppo). Ici encore, le Trio Elégiaque s’impose avant tout par son énergie et sa vaillance dans le mouvement vif, l’Allegro conclusif.


Le site du Trio Elégiaque



Simon Corley

 

 

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