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Rhapsodies romantiques

Paris
Salle Pleyel
04/10/2011 -  et 3 avril 2011 (Colombes)
Richard Wagner : Der fliegende Holländer (Ouverture)
Franz Liszt : Concerto pour piano n° 2
Serge Rachmaninov : L’Ile des morts, opus 29
Alexandre Scriabine : Poème de l’Extase, opus 54

Liebrecht Vanbeckevoort (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Enrique Mazzola (direction)


E. Mazzola (© Giancarlo Pastonchi)


L’Orchestre national d’Ile-de-France se produit salle Pleyel non pas avec son chef principal, Yoel Levi, qui y a dirigé avec succès l’Orchestre de Paris trois jours plus tôt, mais, pour la cinquième fois en moins de cinq ans, avec Enrique Mazzola. Modifié suite au forfait de Philippe Cassard pour raisons de santé, le programme, intitulé «Extase», se trouve quelque peu raccourci et, surtout, perd en originalité, puisque le public ne pourra entendre ni Les Djinns de Franck, ni Malédiction de Liszt. Mais il ne le cède pas en cohérence pour autant, avec une première partie consacrée à la «nouvelle école allemande» et une seconde associant deux poèmes symphoniques quasi contemporains: en ce dimanche déjà estival, une immersion complète dans le romantisme, avec quatre œuvres partageant un caractère puissamment rhapsodique et plus ou moins explicitement narratif.


C’est évidemment le cas de l’Ouverture du Vaisseau fantôme (1841) de Wagner, sorte de poème symphonique miniature, dont le chef italien – lunettes et chemise rouges coutumières – accentue d’ailleurs de façon quelque peu exagérée la dimension théâtrale et spectaculaire. Fin avril à Bruxelles avec l’Orchestre de la Radio flamande, il retrouvera en studio Liebrecht Vanbeckevoort, qui enregistrera les deux Concertos et la Sonate en si mineur de Liszt. Sixième prix et prix du public au concours Reine Elisabeth (2007), le pianiste belge (né en 1984) ne rate pas ses débuts parisiens dans le Second Concerto (1839/1849). Il est vrai qu’il a de quoi séduire: belle sonorité, puissance et sûreté, mais sachant aussi dialoguer avec l’orchestre ou se fondre avec lui. Et son approche, sans doute plus vivante que personnelle, rencontre un écho dans un accompagnement volontiers généreux et extraverti. En bis, il offre la «Rêverie» des Scènes d’enfants (1838) de Schumann, fidèle comme rarement à son titre, tant il donne l’impression d’improviser au fur et à mesure qu’il la joue.


Vingt ans après un certain Heinrich Schulz-Beuthen (1838-1915) et quatre ans avant Reger, Rachmaninov a trouvé l’inspiration d’un poème symphonique dans L’Ile des morts (1909): ayant vu à Paris le fameux tableau de Böcklin (qui connut plusieurs versions réalisées entre 1880 et 1886), il écrivit la partition à Munich mais c’est à Moscou qu’elle fut créée. Sur une mer guère plus engageante que celle de Wagner, la traversée vers les rivages éternels, sans aller jusqu’à un embarquement pour Cythère, en deviendrait néanmoins presque voluptueuse sous la baguette de Mazzola, d’un débordant lyrisme straussien.


Deux ans plus tôt, Scriabine, dans son Poème de l’Extase (1907), invitait à un voyage tout aussi mystique, montée progressive vers une autre forme d’au-delà, la lumière aveuglante d’un ut majeur resplendissant. Au (très) grand complet, l’Orchestre national d’Ile-de-France confirme sa (très) grande forme, à commencer par la trompette solo de Yohan Chetail. Mazzola, quant à lui, situe cette musique dans le sillage du Zemlinsky et du Schönberg de cette époque, mais, peinant à trouver une cohérence à ces changements incessants de climat, l’extase semble manquer de fièvre.


Le site d’Enrique Mazzola
Le site de Liebrecht Vanbeckevoort



Simon Corley

 

 

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