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Bohémiens voyageurs

Paris
Centre Assas (Amphithéâtre 1)
04/08/2011 -  
Jan Ladislav Dussek : Trio pour flûte, violoncelle et piano, opus 65, C. 214
Antonín Dvorák : Klid, opus 68 n° 5, B. 173
Bohuslav Martinů : Trio pour flûte, violoncelle et piano, H. 300

Vincent Lucas (flûte), Emmanuel Gaugué (violoncelle), Laurent Wagschal (piano)


V. Lucas, L. Wagschal, E. Gaugué (© Amélie Boccon-Gibod)


Au fil de leur «Voyage au centre de l’Europe», les «Concerts de midi» de la Sorbonne ont déjà fait étape par deux fois en «Bohême», dès la séance inaugurale avec le Quintette Afflatus, puis avec le Quatuor Vlach. Fidèle depuis de nombreuses saisons à cette série, qui se déroule cette année chez les grands rivaux d’Assas, l’Orchestre de Paris a délégué pour ce troisième programme tchèque deux de ses plus éminents premiers pupitres, accompagnés par un partenaire attitré de ses solistes, tant au disque qu’au concert, le pianiste Laurent Wagschal.


Dussek (1760-1812) fut un grand voyageur et résida notamment en France, où il fut au service de la reine Marie-Antoinette avant d’y revenir, jusqu’à sa mort, auprès de Talleyrand. Une dizaine d’années avant celui de Weber, son Trio en fa (vers 1807) fait appel à une formation relativement rare, même s’il en avait lui-même déjà écrit un en ut: flûte, violoncelle et piano. Dans sa présentation liminaire, Jean-Pierre Bartoli se plaît à associer à la personnalité et au milieu de Jane Austen (1775-1817) cette musique virtuose mais pas superficielle, élégante jusque dans ses bouffées d’émotion au détour d’une modulation inattendue ou d’un passage en mode mineur. L’œuvre fait certes la part belle au piano, dont le compositeur était un interprète réputé pour sa virtuosité et son toucher. Mais malgré son titre original de «sonate pour le piano-forte avec accompagnement de flûte et violoncelle», la partition est bien loin de réserver la portion congrue aux deux autres instruments.


Cela étant, l’acoustique et le couvercle largement ouvert du piano tendent en l’espèce à favoriser celui-ci et, dans une moindre mesure, la flûte, de telle sorte que Le Silence des bois (1891) vient opportunément permettre de mieux profiter du talent d’Emmanuel Gaugué: cette avant-dernière des six pièces du cycle De la forêt bohémienne (1883) pour piano à quatre mains doit en effet sa renommée à son adaptation par Dvorák lui-même pour violoncelle et orchestre (ou piano).


Comme Dussek, Martinů a parcouru l’Europe et, comme Dvorák, il a vécu aux Etats-Unis, quoique bien évidemment pour des motifs tout à fait différents. Et son abondante production chambriste témoigne d’une prédilection, comme son maître Albert Roussel, pour la flûte: un an avant sa fameuse Sonate, il a ainsi écrit un Trio pour flûte, violoncelle et piano (1944). C’est ici l’une de ses inspirations les plus radieuses, et Jean-Pierre Bartoli entend très finement dans son avancée presque ininterrompue et dans son invention rythmique une «esthétique de la promenade». Mis à l’honneur plus particulièrement dans le solo qui ouvre le dernier des trois mouvements, Vincent Lucas émerveille une fois de plus par sa longueur de souffle et par sa sonorité d’une suavité inouïe.


Le site de Laurent Wagschal



Simon Corley

 

 

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