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Pour le Chœur

Geneva
Victoria Hall
03/31/2011 -  
Igor Stravinsky: Apollon Musagète – Œdipus Rex
Paul Groves (Œdipe), Petra Lang (Jocaste), Robert Gierlach (Créon, Le messager), David Wilson-Johnson (Tirésias), Fabio Trümpy (Le berger), Alan Carré (narrateur)
Schweizer Kammerchor, Fritz Naef (direction), Orchestre de la Suisse Romande, Charles Dutoit (Direction)


C. Dutoit


L’Apollon Musagète est une rareté des salles de concerts. Il manque probablement à cette pièce quelques passages dramatiques alors que Stravinsky avait en tête des modèles plus épurés inspirés de la Grèce antique. Ce serait cependant passer à coté de plusieurs moments naturellement stravinskiens pleins de surprises et d’inventivité en particulier lorsque celui-ci fait valser les contrebasses alors que les violons marquent le tempo. Sous la baguette attentive de Charles Dutoit, que l’OSR connaît bien, les cordes trouvent une belle homogénéité à défaut de clarté. Il est également possible de regretter que manque à plusieurs moments un vrai pianissimo plus franc.


C’est bien évidemment une œuvre aux couleurs plus fortes qui est proposée en deuxième partie avec Œdipus Rex. Même si Stravinsky cherche des effets de distanciation à la Brecht en faisant annoncer par avance par un récitant ce qui va être évoqué en musique, même s’il utilise la langue latine pour insister sur la formalité du récit, Œdipus Rex est une œuvre d’un dramatisme quasi italien. Charles Dutoit est un habitué de la musique de Stravinsky mais ce n’est pas un chef de théâtre et malgré la maîtrise dont il fait preuve, il faut quand même regretter qu’il ne soutienne pas toujours ses solistes. Paul Groves, Faust (de Berlioz) au Grand Théâtre en 2008, domine la délicate tessiture exigée par le rôle-titre mais il aurait fallu réduire le volume de l’orchestre pour pouvoir mettre en valeur les colorations de sa voix de tête. Les interventions de Robert Gierlach, qui n’a pas toute la projection que demandent ses rôles, sont un peu sacrifiées pour que l’orchestre et en particulier les cuivres puissent briller. C’est toujours un plaisir que d’entendre Petra Lang qui a toute l’autorité du rôle. Ses notes graves et son médium sont très solides et on a du mal à croire que la mezzo allemande va vraiment se lancer dans les rôles de sopranos wagnériens.


Mais c’est avant tout les hommes de l’excellent Schweizer Kammerchor qui retiennent l’attention puisqu’à ce jour aucune solution n’a été trouvée pour assurer son financement. Les Dieux si cruels pour Œdipe ne pourraient-t-ils pas avoir plus de compassion pour cet excellent ensemble dont la disparition serait une vraie perte pour la vie musicale suisse ?



Antoine Leboyer

 

 

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