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La fraîcheur de la jeunesse

Lausanne
Théâtre de Beaulieu
03/25/2011 -  et 27, 30* mars 2011
Charles Gounod: Roméo et Juliette
Maria Alejandres (Juliette), Teodor Ilincai (Roméo), Stefano Palatchi (Frère Laurent), Antoinette Dennefeld (Stéphano), Marc Barrard (Capulet), Marc Mazuir (Mercutio), Christophe Berry (Tybalt), Isabelle Henriquez (Gertrude), Benoît Capt (Le Duc), Jérémie Brocard (Pâris), Sacha Michon (Grégorio)
Chœur de l'Opéra de Lausanne, Véronique Carrot (direction), Orchestre de Chambre de Lausanne, Miquel Ortega (direction musicale)
Arnaud Bernard (mise en scène), Gianni Santucci (assistant à la mise en scène), Bruno Schwengl (décors et costumes), Patrick Méeüs (lumières), Pavel Jancik (chorégraphie de combats), Jan Fantys (assistant)


(© Marc Vaneppelghem)


Dans la pièce de Shakespeare, Roméo et Juliette sont des adolescents. A l'Opéra de Lausanne, pour la nouvelle production de l'ouvrage de Gounod, les deux interprètes des rôles-titres ont juste quelques années de plus; leur allure juvénile et leur fraîcheur font toute la force du spectacle. L'identification à leur personnage respectif s'impose d'emblée comme une évidence. Malgré leur jeune âge, leur inexpérience et leurs gestes parfois empruntés et maladroits, les héros sont crédibles de bout en bout, avec notamment une scène finale chargée d'émotion, lorsque, secoués par des convulsions dues à l'inhalation du poison, ils arrivent à peine à se prendre par la main, mais ne parviennent pas à échanger un dernier baiser. Vocalement, leur prestation est tout aussi digne d'éloges et recèle un beau potentiel, donnant le sentiment exaltant aux spectateurs d'avoir, qui sait, assisté à l'envol de deux belles carrières.


Le ténor roumain Teodor Ilincai n'est peut-être pas le plus raffiné des chanteurs, ayant tendance à souvent forcer, mais la voix est puissante, l'aigu bien assuré et la diction française excellente. La soprano mexicaine Maria Alejandres, lauréate du Concours Operalia 2008, livre une prestation peut-être encore plus aboutie, pleine de fraîcheur et de naturel, avec une belle voix ronde et pleine, aux couleurs sombres et corsées. Elle a déjà interprété Juliette à Covent Garden et devrait retrouver le rôle en juin à la Scala. Parmi les personnages secondaires, il convient de citer Antoinette Dennefeld en Stéphano, Benoît Capt en Duc et Isabelle Henriquez en Gertrude, tous les trois excellents.


Dans de grands volumes blancs figurant une Vérone stylisée, habitée par des personnages portant des costumes intemporels, Arnaud Bernard signe une mise en scène efficace et fluide, avec des images fortes et simples. Tout est ici suggéré, esquissé avec une certaine légèreté, même si deux scènes de combats viennent rappeler fort à propos la violence dans laquelle la ville est plongée, du fait des querelles entre les deux familles rivales. Dans la fosse, Miquel Ortega, à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne, livre une lecture vive et alerte, privilégiant les scènes d’ensemble au détriment des passages intimistes. Une mention spéciale est à décerner au chœur, remarquable tout au long de la soirée.



Claudio Poloni

 

 

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