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Musique française pour ballets russes

Paris
Salle Pleyel
03/12/2011 -  et 17 (Courbevoie), 18 (Montereau-Fault-Yonne), 19 (Villeparisis) mars 2011
Claude Debussy : Prélude à l’après-midi d’un faune
Maurice Ravel : Concerto pour piano en sol – Daphnis et Chloé (Suites n° 1 et n° 2)
Jacques Ibert : Escales

Anna Vinnitskaya (piano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Yoel Levi (direction)


A. Vinnitskaya (© Gela Megrelidze)


L’Orchestre national d’Ile-de-France et son directeur musical, Yoel Levi, étrennent salle Pleyel un programme intitulé «Ballets russes» qu’ils reprendront ensuite à trois reprises dans la région parisienne. Cette soirée de musique française du XXe siècle débute assez logiquement par ce qui en fut sans doute l’œuvre fondatrice, le Prélude à l’après-midi d’un faune (1894) de Debussy, qui entra au répertoire des Ballets russes en 1912 dans une chorégraphie de Nijinski: le chef en donne une vision sereine et apaisée, lente mais pas opulente ou indolente.


Anna Vinnitskaya (née en 1983), premier prix au Concours Reine Elisabeth en 2007, interprète le Concerto en sol (1931) de Ravel avec une grande souplesse, un legato velouté, un toucher moelleux et délicat ainsi qu’une frappe exempte de toute dureté, mettant ainsi en valeur la douceur et la tendresse du propos, particulièrement dans l’Adagio central. Mais les traits, articulés sans précipitation et avec précision, n’en sont pas pour autant escamotés et les passages rythmés ne manquent pas de peps. Dirigeant comme de coutume sans partition, Levi est un accompagnateur attentif, dont les soli, nonobstant l’impeccable cor anglais de Marianne Legendre, sont parfois malmenés par une partition toujours aussi redoutable. En bis, la Pavane pour une infante défunte (1899) confirme les atouts d’une pianiste dotée d’un jeu très complet.


Ce n’est pas forcément rendre service à Jacques Ibert que d’intercaler entre Debussy et Ravel ses Escales (1922), qui, bien qu’ayant très tôt établi la renommée de leur auteur (et ayant ensuite été adaptées pour la danse par Lifar, un ancien des Ballets russes), sont devenues bien rares au concert. Car si l’on y entend bien l’influence de ces deux immenses aînés (Prélude à l’après-midi d’un faune, La Mer, Iberia, Rapsodie espagnole, Alborada del gracioso), le jeune compositeur, qui venait d’obtenir le grand prix de Rome, n’hésite pas à cultiver une veine plus décorative, à la manière d’un Respighi, bien mise en valeur par Levi, qui fait alterner sensualité et sécheresse. Avec Daphnis et Chloé (1912) de Ravel, la Méditerranée se fait plus évocatrice que descriptive: peu souvent jouée, la Première Suite vaut pourtant pour son mystérieux «Nocturne» et sa fracassante «Danse guerrière», que Levi aborde à une allure très vive, sans toutefois parvenir à éviter une confusion tapageuse; dans la célèbre Seconde Suite, le «Lever du jour» avance sans traîner, la capiteuse «Pantomime» bénéfice d’un beau solo de flûte d’Hélène Giraud et la «Danse générale» conclut dans une apocalypse sonore.


Deux autres danses tout aussi irrésistibles viennent prolonger en bis le bonheur d’une salle Pleyel comble: la «Farandole» de la Seconde Suite de L’Arlésienne (1872) puis la «Danse bohémienne» de la Seconde Suite de Carmen (1875) de Bizet, toutes deux arrangées par Guiraud: alors que l’échéance du mandat du directeur musical se rapproche (2012), son entente avec les musiciens demeure visiblement au beau fixe.


Le site d’Anna Vinnitskaya



Simon Corley

 

 

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