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Regrets

Paris
Opéra Comique
03/06/2011 -  et 10 (Lyon), 11 (Grenoble), 12 (Lyon) février 2011
Gabriel Fauré : Pelléas et Mélisande, opus 80
Ernest Chausson : Poème de l’amour et de la mer, opus 19
Jules Massenet : Don Quichotte: «Lorsque le temps d’amour a fui» et «Quand la femme a vingt ans» – Suite pour orchestre n° 6 «Scènes de féerie»: «Apparition»
Georges Bizet : Symphonie en ut

Béatrice Uria-Monzon (mezzo)
Orchestre national de Lyon, Michel Plasson (direction)


M. Plasson (© D.R.)


En marge des représentations de Cendrillon, du 5 au 15 mars, l’Opéra Comique propose son traditionnel «festival» de manifestations destinées à mettre en perspective le «conte de fées» en quatre actes de Massenet. C’est un programme de l’Orchestre national de Lyon, déjà présenté à trois reprises le mois dernier dans la capitale des Gaules et à Grenoble, qui ouvre le feu: entièrement consacré à la musique française, il marque le retour à Paris d’un des spécialistes les plus réputés et d’un des défenseurs les plus ardents de ce répertoire, Michel Plasson.


De fait, l’ancien patron du Capitole aborde Pelléas et Mélisande (1898/1901) de Fauré avec une réserve bien française, suggérant le drame plutôt qu’il ne le décrit, sinon peut-être furtivement dans la dernière des quatre pièces («Mort de Mélisande»), précédée d’une «Fileuse» fluide et d’une «Sicilienne» souple. Alors même que les notes de programme, annoncent en quatrième position «Mélisande’s Song» et en reproduisent même le texte, il apparaît finalement que ce numéro est omis, alors que Béatrice Uria-Monzon aurait fort bien pu le chanter. Dans le Poème de l’amour et de la mer (1892) de Chausson, la mezzo confirme que la clarté de la diction n’a jamais été son fort et ne semble trouver ses marques qu’après un début difficile, marqué par un fort vibrato et une voix manquant d’homogénéité, tantôt nasale, tantôt poitrinée, tandis que le style évoque plus l’opéra que la mélodie. Son tempérament s’accorde d’ailleurs bien mieux à deux brefs airs de Dulcinée extraits de Don Quichotte (1910) de Massenet: «Lorsque le temps d’amour a fui», avec son subtil accompagnement (cor anglais, harpe et contrebasse solo), puis «Quand la femme a vingt ans», brillante espagnolade dont elle bisse le dernier couplet.


D’autres regrets viennent après l’entracte. Alors que le concert est intitulé «Scènes de féerie», par référence au sous-titre de la Sixième (1880) des sept Suites pour orchestre de Massenet, seule la troisième de ses quatre pièces est offerte au public de Favart. Dommage, car cette trop courte «Apparition» presque tchaïkovskienne donnait envie d’en entendre davantage et, au-delà, de découvrir cet aspect assez méconnu d’un compositeur dont la notoriété repose aujourd’hui essentiellement sur ses ouvrages lyriques. Du coup, cette matinée est quasi exclusivement composée de «tubes», puisqu’elle se conclut sur la Symphonie en ut (1855) de Bizet. Dans une acoustique qui débusque toutes les faiblesses et ne flatte pas la sonorité des orchestres, celui de Lyon, à l’étroit sur la scène malgré son petit effectif (quarante cordes), montre qu’il ne se range hélas pas parmi les meilleures de nos formations de région, à l’image de soli bien inégaux (hautbois, cor). Escamotant la plupart des reprises, Plasson, s’il souffle, encourage les musiciens de la voix et bondit même sur le podium, met mieux en valeur les passages lyriques (second thème des mouvements extrêmes, Adagio) que l’irrésistible légèreté de cette œuvre de jeunesse.


Visiblement ému, le chef évoque ses retrouvailles avec Paris, plus particulièrement avec l’Opéra Comique, et annonce «quelque chose de merveilleux qui a été joué ici pour la première fois», à savoir l’Intermezzo (deuxième entracte) extrait (de la Première Suite) de Carmen. Il prend congé sur son bis favori, toujours de Bizet, l’Adagietto, extrait (de la Première Suite) de L’Arlésienne (1872).


Le site de l’Orchestre national de Lyon
Le site de Béatrice Uria-Monzon



Simon Corley

 

 

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