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«Vive Wagner!» Paris Salle Pleyel 03/05/2011 - Franz Liszt : Zwei Episoden aus Lenaus «Faust»: Der Tanz in der Dorfschenke
Richard Wagner : Tannhaüser: Ouverture et Bacchanale – Die Meistersinger von Nürnberg: Prélude du premier acte – Götterdämmerung: Voyage de Siegfried sur le Rhin, Marche funèbre et Immolation de Brünnhilde
Petra Lang (mezzo)
Budapesti Fesztiválzenekar, Iván Fischer (direction)
I. Fischer (© Sonja Werner)
Après Innsbruck, Bregenz, Bruxelles, Bruges et avant Utrecht et Eindhoven, l’Orchestre du Festival de Budapest, avec son cofondateur et directeur musical, Iván Fischer, par ailleurs chef principal de l’Orchestre symphonique national (Washington), fait étape à Paris. En cette «année Liszt», plutôt que de rendre hommage à leur compatriote, et alors même que ses œuvres pianistiques tendent à occulter injustement les autres volets de son immense catalogue, notamment ses pages symphoniques, les Hongrois présentent un programme entièrement wagnérien, qui fera l’objet d’un disque à paraître chez Channel Classics.
C’est à Paris qu’ils consentent néanmoins une seule et petite exception: s’agissait-il d’éviter de rejouer Siegfried-Idyll à peine un an après leur précédente visite, en janvier 2010, ou bien d’obtenir à peu de frais le label «Année Liszt»? Toujours est-il que le concert débute par «La Danse à l’auberge du village», second des Deux Episodes du «Faust» de Lenau (1860), autrement dit la Première Méphisto-Valse: on y reconnaît d’emblée la direction minutieusement contrôlée de Fischer, son souci du détail et de la finition instrumentale, jusqu’au bizarre ou à l’étrange, mais aussi son sens particulièrement aiguisé de la mise en scène, comme dans la cadence (flûte, violon, harpe) précédant la coda. Dans l’Ouverture et la Bacchanale de Tannhäuser (1845/1861), il donne l’impression d’être moins intéressé par la marche des pèlerins que par le Venusberg, d’une rutilance toute straussienne, et il prend le temps de bien faire sonner la richesse de la polyphonie et du contrepoint du Prélude du premier acte des Maîtres Chanteurs (1867), sans toujours parvenir à éviter un fracas pompeux mais en parvenant à faire prédominer l’énergie sur la pesanteur.
Un cran au-dessus et précédée d’un retentissant «Vive Wagner!» venu du premier balcon, la seconde partie de cette courte soirée est intégralement consacrée aux plus fameux extraits du Crépuscule des dieux (1874): «Voyage de Siegfried sur le Rhin» d’une intense jubilation orchestrale, où le cor s’illustre par un éclat et une assurance rares, tandis que Fischer fait montre de cet art des transitions et des progressions si essentiel dans Wagner, puis «Marche funèbre» glaciale et intimidante à force de lenteur, avec des cuivres impeccables, à la sonorité veloutée et aux attaques nettes et précises. La grande scène finale s’enchaîne un peu curieusement attaca: la salle Pleyel retrouve Petra Lang, qui partage cette tournée avec Eva Johansson et qui avait déjà chanté ce morceau de bravoure en avril 2008 sous la direction de Marek Janowski. Rien de nouveau sous le soleil: la mezzo allemande est toujours aussi impériale et distante, plus solide que séduisante, et les musiciens hongrois font miroiter de façon spectaculaire les sortilèges orchestraux du magicien de Bayreuth. «Vive Wagner!», décidément.
Le site de l’Orchestre du Festival de Budapest
Le site de Petra Lang
Simon Corley
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