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Paris a adopté Esa-Pekka Salonen ! Paris Théâtre du Châtelet 02/19/2011 - Esa-Pekka Salonen : Nyx – L.A. Variations
Kaija Saariaho : D’om le vrai sens
Edgar Varèse : Amériques
Kari Kriikku (clarinette)
Orchestre Philharmonique de Radio France, Esa-Pekka Salonen (direction)
E.-P. Salonen (© Nicho Soedling)
Esa-Pekka Salonen est d’abord connu comme chef d’orchestre et il a pu démontrer tout son talent lors de ce dernier concert de Présences 2011 avec Amériques de Varèse (1926). La partition foisonnante et éruptive fut interprétée avec une maestria remarquable, une précision et une intensité exceptionnelles, jusqu’à une progression finale dantesque. La semaine précédente, le 12 février, Salonen avait dirigé la Quatrième symphonie de Lutoslawski (1993), qui exprime des climats variés mais dans un registre plus posé et avec un orchestre traditionnel. Entre l’inventivité sonore de Varèse et la variété thématique de Lutoslawski, voici assurément deux références pour le compositeur finlandais. Il dirigea ainsi deux de ses œuvres, Nyx, donné en création mondiale, où le « centre » musical et thématique provient d’un quatuor de cors, puis L.A. Variations (1997), partition virtuose pour grand orchestre tentant d’évoquer la grande ville de la côte ouest (L.A. pour Los Angeles). Plus méditative, la création de Kaija Saariaho fait danser une clarinette sur un tapis orchestral dense et profond, très envoutant. Un Théâtre du Châtelet presque complet réserve une véritable ovation au compositeur et chef finlandais, Paris a adopté Salonen et on ne peut qu’espérer le revoir. Pour un opéra ? Il n’en a pas encore composé mais a révélé (dans Five Images after Sappho pour soprano et ensemble, donné le 11 février) un vrai sens de l’écriture vocale. L’Opéra de Paris ou le Châtelet pourrait lui passer une commande, ou l’accueillir si une autre institution les a devancées, on ne demande pas mieux !
Philippe Herlin
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