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Ainsi dirige Zinman

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/03/2011 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : Rondo pour violon et orchestre, K. 261a [269] – Concerto pour violon n° 5, K. 219
Richard Strauss : Also sprach Zarathustra, opus 30

Thomas Zehetmair (violon)
Orchestre national de France, David Zinman (direction)


T. Zehetmair


Habitué de longue date de l’Orchestre de Paris, qu’il dirigeait encore en novembre dernier, David Zinman est en outre invité cette saison par l’Orchestre national de France. La perspective de retrouver moins de deux mois plus tard cet artiste remarquable s’accompagne toutefois d’une frustration: non seulement le programme est particulièrement bref (à peine une heure un quart), mais le chef américain est réduit, en première partie, à jouer les utilités, puisqu’il doit se contenter d’assurer l’accompagnement du Cinquième Concerto (1775) de Mozart, précédé du bref Rondo en si bémol (1777), peut-être une version alternative du Finale du Premier Concerto (de même que l’Adagio en mi a été écrit pour se substituer au mouvement lent du Cinquième Concerto).


Thomas Zehetmair, qui s’est par ailleurs lancé depuis plus de dix ans dans la direction d’orchestre, aurait du reste très bien pu assumer cette fonction dans ces deux œuvres. Econome en vibrato, il fait montre d’une sonorité ténue, presque fragile, et médiocrement flatteuse: davantage que sur la puissance, voire sur la précision, il joue donc sur le style, la conception et la couleur. Modérément chaleureux et séduisant, sobre pour ne pas dire ascétique, il prend également le public à rebrousse-poil pour son bis, annonçant la première française d’une bagatelle de Heinz Holliger (dont il créa en 1995 le Concerto pour violon), Souvenir de Newcastle, la ville de résidence du Northern Sinfonia dont le violoniste autrichien est music director depuis 2002.


Après l’entracte, toujours sous les yeux d’Eivind Gullberg Jensen, qui s’était produit la veille à la tête de l’Orchestre de Paris avant de participer l’après-midi même avec des élèves de terminale à une séance de travail sur Color de Marc-André Dalbavie, également présent, David Zinman donne une interprétation exemplaire d’Ainsi parlait Zarathoustra (1896) de Strauss. Maître du dosage et rétif à l’esbroufe, il évite tout effet massif dans ce poème symphonique où le risque d’indigestion n’est jamais exclu. Mais s’il privilégie la clarté et la transparence, il ne se contente pas d’une analyse de la partition, tant s’en faut: il prend son temps, par exemple lors de l’énoncé de la fugue («De la science»), et fait amplement respirer la musique, avec un esprit idéalement viennois dans «Le Chant de la danse». Longuement fêté par les musiciens au moment des rappels, Zinman est un véritable magicien: même si le National ne fut pas parfait, rarement ses cordes auront paru aussi soyeuses.


Le site de David Zinman



Simon Corley

 

 

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