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Rameau à Tourcoing

Tourcoing
Théâtre Municipal
10/19/1999 -  
Jean Philippe Rameau: Les Indes Galantes
Version de concert

Gaële Le Roi (Hébé/Zima/Fatime), Salomé Haller (Emilie/Phani/Zaïre), Howard Crook (Don Carlos/Tacmas), Jean François Lombard (Valère/Damon), Nicolas Rivenq (Pacha Osman/Adario/Ali), Bernard Deletré (Huascar/Don Alvar)
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean Claude Malgoire (direction musicale)

Le très bon niveau de l'interprétation musicale ne compense pas tout à fait la frustration générée par la présentation en version concert d'une oeuvre faisant autant appel au visuel. Il s'agit après tout d'un opéra-ballet (d'un "ballet héroïque" plus précisément) et cette alchimie si subtile entre musique, danse et gestique n'est guère mis en évidence par ce spectacle. Autre déception: la réduction du choeur aux seuls six solistes réduit singulièrement l'impact des scènes chorales relativement nombreuses pourtant dans cet ouvrage. Mais heureusement, de réelles satisfactions sont apportées par cette représentation qui ouvre la saison de l'Atelier Lyrique de Tourcoing, institution hautement estimable dans une région peu riche en événements lyriques. En premier lieu, Jean Claude Malgoire dirige de manière précise et efficace un orchestre dans sa meilleure forme, stylistiquement à son aise dans ce répertoire, même si à certains moments, on pourrait souhaiter plus de fougue, voire de folie. La distribution est dominée par la superbe et souple voix de Salomé Heller. A 24 ans, cette soprano possède de grands moyens, une diction impeccable (qualité rare, partagée par l'ensemble des solistes), une bonne connaissance du style ramélien et de l'ornementation; il lui reste à corriger certains problèmes de justesse et de concentration. Gaële Le Roi compense une palette de couleurs vocales assez réduite par une virtuosité à toute épreuve. Nicolas Rivenq sera omniprésent à Tourcoing cette saison (il signera même les décors des opéras de Monteverdi et collaborera à la mise en scène); habitué de ce répertoire, Adario déjà à l'Opéra Garnier en septembre dernier, il n'a pas de mal à convaincre. Restent Howard Crook, parfait styliste mais aux moyens désormais ternis, Jean François Lombard, prometteur mais à la voix encore fragile et peu assurée et Bernard Deletré, seul chanteur véritablement contestable avec sa voix rocailleuse et son peu d'implication dramatique. Une belle soirée en définitive, en attendant, entre autres spectacles, l'ambitieux projet de cette saison placée sous le thème générique de la "Modernité": la trilogie monteverdienne, cette fois en version scénique: Orfeo (février), Le Retour d'Ulysse (février) et Le Couronnement de Poppée (mars).



Christophe Vetter

 

 

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