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La Walkyrie version vidéo

Milano
Teatro alla Scala
12/07/2010 -  et 10, 14*, 17, 21, 28 décembre 2010, 2 janvier 2011
Richard Wagner: Die Walküre

Simon O’Neill*/Frank Van Aken (Siegmund), John Tomlinson (Hunding), Vitalij Kowaljow (Wotan), Waltraud Meier (Sieglinde), Nina Stemme (Brünnhilde), Ekaterina Gubanova (Fricka), Danielle Halbwachs (Gerhilde), Carola Höhn (Ortlinde), Ivonne Fuchs (Waltraute), Anaik Morel (Schwertleite), Susan Foster (Helmwige), Leann Sandel-Pantaleo (Siegrune), Nicole Piccolomini (Gringerde), Simone Schröder (Rossweisse)
Orchestre du Teatro alla Scala, Daniel Barenboim (direction musicale)
Guy Cassiers (mise en scène), Guy Cassiers, Enrico Bagnoli (décors), Tim van Steenbergen (costumes), Enrico Bagnoli (lumières), Arjen Klerkx, Kurt D’Haeseleer (vidéos), Csilla Lakatos (chorégraphie)


(© Archivio Fotografico del Teatro alla Scala)


Dans l’optique des commémorations de l’année Wagner 2013, la Scala poursuit l’aventure de la Tétralogie, en ouvrant sa saison 2010-2011 avec une splendide Walkyrie. Comme pour L’Or du Rhin ce printemps (lire ici), le metteur en scène belge Guy Cassiers fait des projections vidéo réalisées par Arjen Klerkx et Kurt D’Haeseleer la pièce maîtresse du spectacle, avec pour résultat de magnifiques images à l’esthétisme raffiné. Ainsi, au premier acte, un cube transparent représente la cabane de Hundig, flanquée d’immenses parois changeant de couleurs au gré des sentiments éprouvés par les personnages. Les autres réussites de la soirée sont notamment une forêt de lances descendant des cintres ou encore la célèbre Chevauchée des Walkyries, pendant laquelle des images mêlent êtres humains et chevaux dans un étrange ballet aux contours flous. Contrairement au prologue cependant, Guy Cassiers a abandonné, pour cette première journée, l’idée de dédoubler chaque protagoniste par un danseur, ce qui donne l’impression qu’il se passe en fin de compte peu de choses sur scène. Un sentiment renforcé par un travail de direction d’acteurs réduit au strict minimum, les chanteurs étant le plus souvent livrés à eux-mêmes sur l’immense plateau de la Scala. On peine par exemple à ressentir la moindre tension érotique entre Sieglinde et Siegmund au premier acte, ou la moindre émotion dans les adieux entre Brünnhilde et Wotan au dernier acte. On n’en reste pas moins impatient de découvrir les deux derniers volets de cette Tétralogie, qui s’annonce d’ores et déjà comme l’une des plus abouties et originales du moment.


L’Or du Rhin le laissait présager, Daniel Barenboim est l’atout principal de ce nouveau Ring milanais. Optant pour des tempi plutôt lents, le chef déploie un tapis orchestral soyeux, où la profondeur le dispute à l’émotion, sans jamais cependant perdre du vue la vision d’ensemble de l’ouvrage. Si les passages symphoniques sont portés par une incroyable énergie, la musique vibre avec ferveur dans les moments plus intimistes. Et cette Walkyrie agit comme une révélation, tant l’œuvre apparaît ici comme un opéra de chambre, si l’on excepte bien sûr La Chevauchée. La distribution vocale est dominée par un trio féminin de tout premier ordre, face auquel les messieurs, nettement en retrait, ne peuvent que s’incliner. On pense tout d’abord à la superbe Brünnhilde de Nina Stemme, dont la projection insolente (percutants hojotoho!) n’a d’égale que la luminosité et l’intensité dans les instants plus lyriques. Révélation de la soirée, Ekaterina Gubanova incarne une Fricka au timbre particulièrement riche et à la présence scénique incontestable, Wotan n’ayant plus qu’à bien se tenir. Et Waltraud Meier, qui promène sa Sieglinde sur les plus grandes scènes depuis vingt ans maintenant, demeure une immense wagnérienne, au chant d’une incroyable intensité, quand bien même elle n’a plus tout à fait l’âge ni les moyens vocaux du personnage. On retiendra également l’excellente prestation d’ensemble des huit jeunes Walkyries.



Claudio Poloni

 

 

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