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Fêtes de Noël à Genève Geneva
Victoria Hall
12/14/2010 - et 15, 16 décembre 2010
Charlie Chaplin : Le Cirque
Orchestre de la Suisse Romande, Philippe Béran (direction) 
P. Béran (© OSR)
Devinette : qu’est ce que Charlie Chaplin et Richard Wagner ont en commun ? Peu de choses me diriez vous à part le fait que tous deux sont des génies.
En fait beaucoup de choses. Tous deux se sont ainsi réfugiés en Suisse, l’un à Zurich et l’autre à Vevey. Tous deux surtout ont démontré une capacité unique à déployer leurs talents dans de nombreux domaines: Wagner écrivait les livrets de ses opéras ainsi que de nombreux ouvrages, dirigeait ses œuvres, a conçu un théâtre lyrique qui reste à ce jour insurpassé... Chaplin de son côté était metteur en scène, acteur, scénariste, producteue... Enfin, tous deux ont écrit enfin la musique de leurs œuvres.
Comme l’explique Philippe Béran, la musique vivante accompagnait les grandes représentations de films (pour mémoire, Dimitri Chostakovitch et Leonard Bernstein sont connus pour avoir cachetonné dans des cinémas…). C’est pour recréer cette atmosphère festive au moment de Noël que l’OSR a tenu à jouer la partition du Cirque en parallèle de la projection du film.
Il s’agit du premier film «oscarisé» et comment pourrait-il en être autrement? C’est un chef-d’œuvre de finesse, de drôlerie et d’émotion. Probablement est-il moins connu que Les Lumières de la ville dont la première rencontre avec la fleuriste aveugle est un moment unique mais Chaplin y raconte ici une histoire simple d’apparence mais pleine d’idées imagination et de créativité et narrée avec une virtuosité qui est restée inégalée.
Sa musique est simple et efficace. Ce n’est pas du Wagner bien évidemment mais ce n’est pas non plus de la musique de cabaret ni ce concentré de saccharine que l’on entend dans tant de films. Philiipe Béran et l’OSR l’ont bien compris, jouant l’œuvre avec efficacité, simplicité et intelligence.
Est-ce que les livrets de Wagner sont à la hauteur de sa musique et est ce que la musique de Chaplin est au niveau de ses talents d’acteur? Probablement non mais tous deux nous ont livrés des chefs-d’œuvre qu’il faut aborder dans leur entièreté et je ne saurais trop encourager les Genevois de profiter de l’opportunité unique d’assister à cette représentation qui sera reprise encore deux fois.
Antoine Leboyer
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