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Bach à géométrie variable

Paris
Bouffes du Nord
12/13/2010 -  et 25 juillet (Le Beausset)
Johann Sebastian Bach : Concertos brandebourgeois n° 2, BWV 1047, n° 6, BWV 1051, n° 3, BWV 1048, n° 5, BWV 1050, n° 4, BWV 1049, et n° 1, BWV 1046

Prometheus 21: Alexis Kossenko (flûte à bec [2, 4], traverso [5]), François Lazarevitch [4] (flûte à bec), Patrick Beaugiraud [1, 2], Christian Moreaux [1], Guillaume Cuiller [1] (hautbois), Antoine Pecqueur [1] (basson), David Guerrier [1, 2], Michel Garcin-Marrou [1] (cor), Kei Ueyama (clavecin), Jean-Marc Phillips-Varjabedian (violon solo [2, 3, 4, 5], violon, codirection musicale), Jérôme Akoka (violon piccolo [1], violon solo [3], violon), Vanessa Ugarte (violon solo [3], violon), Tami Troman, Mieko Tsubaki (violon), Christophe Gaugué [6], Laurent Muller [6], Vincent Debruyne (alto), Raphaël Pidoux (violoncelle solo [3] et continuo, codirection musicale), Pascale Jaupart, Marion Martineau (violoncelle [3], viole de gambe [6]), Richard Myron (contrebasse, violone)


Prometheus 21 (© François Sechet)


Fondé en 2007, Prometheus 21 est un ensemble à géométrie variable, ses vingt et un membres se produisant dans des formations allant du quintette à l’orchestre de chambre – ainsi de ce concert en octuor en décembre 2008 à Gaveau (voir ici). Ses activités témoignent notamment de la porosité croissante de la frontière entre deux univers longtemps ignorants l’un de l’autre, sinon hostiles – «modernité» contre «authenticité» – car il n’hésite pas à se frotter au répertoire baroque, et ce sur instruments «anciens». Pour cette intégrale des Concertos brandebourgeois (1721) de Bach, les fondateurs et directeurs musicaux de Prometheus 21, Jean-Marc Phillips-Varjabedian, par ailleurs violoniste du Trio Wanderer, et le violoncelliste Raphaël Pidoux, de même que Christophe Gaugué, premier alto solo de l’Orchestre philharmonique de Radio France, côtoient ainsi le flûtiste Alexis Kossenko, membre de La Chambre philharmonique d’Emmanuel Krivine et du Concert d’Astrée d’Emmanuelle Haïm, comme le hautboïste Patrick Beaugiraud, qu’on peut également retrouver au sein de l’ensemble Pulcinella d’Ophélie Gaillard.


En début de programme, le Deuxième Concerto donne la fâcheuse impression que cette association de personnalités venues d’horizons différents s’est donnée pour objectif de justifier les critiques qu’on pouvait adresser au mouvement «baroqueux»... voici vingt ou trente ans: difficile en effet de faire abstraction d’une flûte à l’intonation fluctuante, d’un cor (au lieu de la trompette piccolo habituelle) en perdition bien que confié au prodige David Guerrier, d’un ambitus dynamique très limité, d’un continuo qui tricote imperturbablement et d’une raideur généralisée. Le sentiment n’est guère meilleur dans le Sixième, où les deux altos peinent en outre à se détacher des cordes graves dans le premier mouvement. Malgré une justesse et des timbres discutables, le Troisième conclut la première partie de manière nettement plus encourageante, Jean-Marc Phillips-Varjabedian tirant parti des deux seuls accords du mouvement lent pour livrer une cadence assez développée.


Après l’entracte, le Cinquième, d’une fraîcheur bienvenue, repart sur ces bonnes bases, avec l’excellent traverso d’Alexis Kossenko et le clavecin de Kei Ueyama, agile à défaut d’être captivant ou puissant. Le Quatrième ne manque pas d’énergie, mais semble revenir à une carrure trop métronomique et à un manque de souplesse qui n’empêchent toutefois pas de goûter la virtuosité des traits du violon solo. Le tutti (sans les flûtes) a été gardé pour la bonne bouche, avec le Premier Concerto, mais ne faut-il pas se demander si, avec un effectif de dix-neuf exécutants, un chef ne devient pas nécessaire, non pas pour assurer la mise en place, qui ne pose aucun problème à des musiciens de ce niveau, mais simplement pour insuffler une impulsion qui a trop souvent paru manquer ici? Car c’est un retour à la case départ du Deuxième Concerto qui avait ouvert la soirée: errements des cors, phrasés lestés et placides, le tout évoque davantage une lecture appliquée qu’une interprétation inspirée.


Le site de Prometheus 21



Simon Corley

 

 

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