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Classiques du samedi après-midi Paris Salle Pleyel 12/04/2010 - Edvard Grieg: Concerto pour piano, opus 16
Hector Berlioz: Symphonie fantastique, opus 14, H. 48
Vahan Mardirossian (piano)
Orchestre Pasdeloup, Domingo Hindoyan (direction)
D. Hindoyan
Deux classiques populaires et favoris, typiques d’un samedi après-midi d’association symphonique parisienne, pour ce programme de l’Orchestre Pasdeloup: mais il y manquait l’inévitable ouverture précédent le concerto et la symphonie, de telle sorte que Vahan Mardirossian (né en 1975) s’attaque d’emblée au Concerto (1868) de Grieg. Le pianiste d’origine arménienne franchit aisément la plupart des obstacles techniques, sans cabotiner ni tirer la couverture à lui, situant l’œuvre à égale distance stylistique de Chopin et Rachmaninov: bravoure et tendresse, vigueur et lyrisme, puissance et grâce, il livre une interprétation très complète, sacrifiant aux grands élans romantiques sans emphase ni complaisance. En bis, il offre le Nocturne en ut dièse mineur (1830) de Chopin, très libre de tempo, mais habité par un vrai sens du bel canto et du legato.
La Symphonie fantastique (1830) donne l’occasion de faire connaissance avec Domingo Hindoyan, trente ans: produit du désormais célèbre «sistema», par ailleurs violoniste au sein de l’Orchestre du divan occidental-oriental de Daniel Barenboim, le chef vénézuélien, qui a poursuivi ses études à Genève, a remporté le quatrième prix au concours Malko de Copenhague (mai 2009) puis a été, cette année, finaliste du concours Svetlanov de Montpellier en mai et deuxième prix au concours de Cadaqués en juin. Plutôt que de se placer sous le signe du retentissant «Feux et tonnerre!» berliozien, le concert a préféré s’intituler «Feux follets». Précisément, le premier mouvement manque de feu, même s’il s’anime progressivement à partir de l’arrivée de l’«idée fixe». De même, «Un bal» est parfaitement élégant, mais reste un peu fade. L’étincelle de folie manque encore à la «Scène aux champs», et la «Marche au supplice» avance de façon plus solennelle que grinçante ou mordante. Même dans le «Songe d’une nuit de sabbat», la direction n’abuse pas des effets spéciaux. Mais tout au long de l’exécution, cette manière de rester un peu en retrait d’une partition d’ordinaire plus passionnée et spectaculaire est sans doute le revers d’un travail remarquable, perceptible aussi bien dans une mise en place très satisfaisante que dans un orchestre au mieux de sa forme, d’une belle cohésion d’ensemble.
Le site de Vahan Mardirossian
Simon Corley
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