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Essentiel

Paris
Salle Pleyel
11/17/2010 -  et 18* novembre 2010
Marc-André Dalbavie: Variations orchestrales sur une œuvre de Janácek (création française)
Ludwig van Beethoven: Concerto pour piano n° 1, opus 15
Franz Schubert: Symphonie n° 9, D. 944

Stephen Kovacevich (piano)
Orchestre de Paris, David Zinman (direction)


D. Zinman (© Prisca Ketterer)


Programme copieux que celui de l’Orchestre de Paris pour cet avant-dernier concert du festival de Musique nouvelle en liberté «Paris de la musique» qui, comme il se doit, débute par une création française, celle des Variations orchestrales sur une œuvre de Janácek (2006). Dédiée à Henri Dutilleux, cette page d’environ dix-sept minutes se fonde sur la dernière des quatre pièces du recueil pour piano Dans les brumes (1912). Même si les motifs en sont quelquefois nettement audibles, on ne trouvera évidemment pas ici le traditionnel énoncé d’un thème suivi de variations qui en transforment progressivement les contours: c’est plutôt ici l’esprit d’un commentaire ou d’une fantaisie, comme celle de Vaughan Williams sur un thème de Tallis ou, horresco referens, le Cantus in memoriam Benjamin Britten de Pärt, avec ses courbes lentement descendantes. Souvent statique, procédant par empilement de notes longuement tenues, l’écriture confirme l’évolution de Dalbavie vers toujours davantage de consonance et de sensualité des timbres. Familier de l’Orchestre de Paris où il fut en résidence pendant plusieurs années au début de la précédente décennie, le compositeur français, qui vient de diriger la première de son opéra Gesualdo à Zurich (voir ici), avait lui-même également créé ses Variations en 2006 à Tokyo avant de l’enregistrer à Monte-Carlo, mais s’il est présent salle Pleyel pour l’occasion, c’est David Zinman qui est cette fois-ci à la baguette, laissant s’installer le caractère pudique et mélancolique de l’original de Janácek.


Stephen Kovacevich se produit régulièrement à Paris en récital dans le cadre de «Piano ****» – ce sera de nouveau le cas à Pleyel le 3 mars prochain – mais le public a cette saison la possibilité de découvrir les autres facettes de son talent: le 17 mai au Théâtre des Champs-Elysées avec l’Ensemble orchestral de Paris, il sera tour à tour chambriste, soliste et chef dans un programme intégralement consacré à Beethoven, qu’il a également choisi pour ses débuts (!) à l’Orchestre de Paris. Dans le Premier Concerto (1798/1800), le pianiste américain, qui a fêté le mois dernier ses soixante-dix ans, pétille de bonheur et de vitalité, rugissant pour libérer son effort vers les climax expressifs et mordant à belles dents dans le Rondo final. Mais il sait également faire preuve d’une infinie délicatesse, pulvérisant la matière sonore en fins poudroiements qui évoquent déjà les ultimes sonates, notamment dans le Largo, lyrique, point trop alangui, au phrasé un tantinet léché. Comme il y a chez Zinman la même évidence d’un grand beethovénien – son intégrale chez Arte Nova constitue l’une des principales références récentes – le bonheur est complet, tant dans la salle que sur scène, et Kovacevich offre un bref bis, «Un chant d’amour», dernier volet du triptyque webernien Pause ininterrompue (1959) de Takemitsu.


Dans la Neuvième Symphonie (1826) de Schubert, Zinman donne une leçon de son art, fondé sur une gestuelle économe et un souci d’aller à l’essentiel plutôt que de tenter se faire valoir en accaparant le texte. Clair et transparent, l’ensemble respire, va toujours de l’avant, sans brutalité ni excès dramatiques, et ne s’enlise jamais, avec à la fois de la souplesse et du muscle, privilégiant l’équilibre entre la composante rythmique et l’élément mélodique. Interprétée ainsi de façon plus primesautière que monumentale, l’œuvre, bien loin de l’heure que peut durer son exécution – il est vrai que les reprises sont limitées au strict minimum –, semble déjà conduire à Mendelssohn, qui en assura d’ailleurs la création posthume. On rêve de revoir dans la capitale le chef américain avec son merveilleux orchestre de la Tonhalle de Zurich, mais on pourra quand même le retrouver dès le 3 février prochain au Théâtre des Champs-Elysées avec le National.


Le site de David Zinman
Le site des «Paris de la musique»



Simon Corley

 

 

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