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Conflit de cultures

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Victoria Hall
10/21/2010 -  et 22 octobre 2010
Gustav Mahler: Symphonie n° 2 «Résurrection »
Genia Kühmeier (soprano), Iris Vermillion (mezzo)
Rundfunkchor Berlin, Orchestre de la Suisse Romande, Marek Janowski (direction)


M. Janowski (© Felix Broede)


Il serait possible de résumer les critiques des exécutions de la Symphonie «Résurrection » à New York par Valery Gergiev et l’Orchestre du Mariinsky en 2005 par Frederick Kirshnit et la semaine dernière par Harry Rolnick de la façon suivante : des musiciens de premier plan cherchent à plaquer sur la musique de Mahler une tradition de la musique de leur pays qui est à des années-lumière de celles du compositeur autrichien. Mahler est Mahler et donc il y a quelques moments de grâce par-ci par-là dans la symphonie mais ils sont rares et l’ensemble s’avère vide d’émotion.


C'est exactement la même analyse qui s'applique à l’exécution de cette même œuvre par Marek Janowski et l’OSR. Si la tradition musicale à laquelle se réfère Janowski est celle de la musique allemande, il y a un fossé aussi important entre le dramatisme russe, la grandeur de ligne allemande et la musique pleine d’excès et de rupture qui est celle de Mahler. Janowski cherche en une architecture musicale et une rigidité de tempi qui ne sont pas dans l’œuvre. Le premier mouvement manque de dramatisme et surtout de cette théâtralité que lui avait conférée James Levine à Boston. Pris à un tempo trop lent, l’Andante manque de charme. Trop lisse, le scherzo s’avère bien sérieux. Dans l’Urlicht, Iris Vermillion possède un timbre chaleureux mais surprend par quelques phrasés un peu courts. Enfin, lorsque l’on arrive au finale, le climat n’est pas établi et l’œuvre ne « décolle » pas.


Il y a quelques beaux moments. Dans un des passages plus calmes dans le premier mouvement (chiffre 23 pour les Beckmesser…), la polyphonie entre violons et cors est réalisée avec soin. Il en est de même pour le passage en pizzicati du deuxième mouvement. L’entrée des chœurs met en avant la qualité du Rundfunkchor de Berlin et les interventions de Genia Kühmeier sont excellentes. Les instrumentistes montrent leur capacité à maitriser un tel monument avec en particulier des interventions de grande qualité des trombones ou des violoncelles. Mais au final, il faut avouer notre déception de voir les musiciens d’une telle stature rester complètement à l’extérieur du monde musical mahlérien.



Antoine Leboyer

 

 

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