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Traduttore traditore ?

Eisenstadt
Schloss Esterházy, Haydnsaal
09/12/2010 -  
Joseph Haydn : Concerto pour piano et orchestre en sol majeur, transcrit pour harpe – Concerto pour violoncelle et orchestre en ut majeur, transcrit pour flügelhorn – Symphonie n°90 en ut majeur «Olympique»

Xavier de Maistre (harpe), Sergei Nakariakov (flügelhorn)
Orchestre de chambre de Prague, Milan Turkovic (direction)


S. Nakariakov (© Thierry Cohen)


Faut-il cautionner les transcriptions, quand elles ne sont pas du compositeur lui-même ? Traduttore traditore ? A Eisenstadt, le concert de l’Orchestre de chambre de Prague a posé la question au nom de Haydn. La réponse a varié en fonction de l’interprète : c’est lui, finalement, qui légitime ou invalide l’exercice. En évidente méforme, Xavier de Maistre n’a guère plaidé en faveur de l’arrangement pour harpe du Concerto pour piano en sol majeur : il ne parvient pas exister face à l’orchestre, savonne les traits rapides, peu aidé par la direction routinière de Milan Turkovic – à l’origine un bassoniste renommé dans le monde entier. Avec Sergei Nakariakov, en revanche, le passage au flügelhorn du pourtant célèbre Concerto pour violoncelle en ut majeur, s’il ne semble pas a priori aller de soi, s’impose aussitôt, tant le trompettiste russe éblouit, non seulement par sa virtuosité, mais aussi par la rondeur homogène de la sonorité et la beauté du phrasé – quel legato dans l’Adagio ! Là où le Français s’était empêtré dans ses bis, il rejoue sans faillir un jubilatoire Allegro molto final. L’orchestre, de son côté, paraît s’animer un peu, sous une direction toujours plus consciencieuse qu’inspirée. Le chef se réservait-il pour la Quatre-vingt-dixième Symphonie ? Quand bien même la lecture serait plus traditionnelle que philologique, l’Adagio.Allegro assai initial regorge d’énergie tout en conservant les équilibres, avec un orchestre aux pupitres très homogènes. Solidement construit, l’Andante se signale par la franchise des accents et des contrastes. Le Menuet pèse un peu, mais l’Allegro assai conclusif – bissé – est à la fois éruptif et léger. Et l’on se réjouit d’écouter une symphonie qui, comme toutes celles situées entre les Parisiennes et les Londoniennes, à l’exception de la Quatre-vingt-huitième, n’a pas la notoriété des deux célèbres séries.



Didier van Moere

 

 

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