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Du 104 au CENTQUATRE

Paris
LE CENTQUATRE
09/18/2010 -  
Robert Schumann: Variations Abegg, opus 1 – Dichterliebe, opus 48 (*)
Ludwig van Beethoven: An die ferne Geliebte, opus 98 (*) – Variations en ut mineur, WoO 80
Felix Mendelssohn: Variations sérieuses, opus 54

Daniel Behle (ténor), Sveinung Bjelland (*), Dana Ciocarlie (piano)


(© Edouard Caupei)


104, c’est le nombre de Symphonies de Haydn, c’est aussi le nom originel de l’auditorium Olivier Messiaen de la Maison de Radio France, mais ce chiffre prend désormais une nouvelle signification pour le mélomane parisien. Car c’est également le numéro de la rue d’Aubervilliers, surmontant les voies ferrées aux confins des XVIIIe et XIXe arrondissements, où était établi le service municipal des pompes funèbres jusqu’à sa dissolution en 1997, victime de la suppression du monopole municipal. Inscrit à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques dès 1995, le bâtiment, avec ses deux vastes halles, a été rénové entre 2005 et 2007 pour un montant de 100 millions d’euros. Fer de lance d’une politique de rééquilibrage en faveur de l’Est de la capitale, le lieu a acquis une vocation pluriculturelle, accueillant des artistes en résidence et touchant à une très grande variété de domaines (expositions, mode, design, cirque, danse, cinéma, écriture, musique).


Ouvert au public en octobre 2008, LE CENTQUATRE (tout en majuscules) a d’abord été confié à un duo formé par Robert Cantarella et Frédéric Fisbach. Confrontés à une situation financière difficile malgré une subvention municipale de 8 millions d’euros sur un budget de 12 millions, ils ont renoncé à renouveler leur mandat, qui s’est achevé en mars dernier. José-Manuel Gonçalves, directeur de la Ferme du Buisson depuis 1999, a été nommé en juin à la tête de cet établissement artistique de la ville de Paris et vient de prendre ses fonctions. Nul doute que l’ouverture du restaurant, le 21 septembre, permettra d’accroître la vocation conviviale du site, tant pour les artistes que pour le public.





Radio France a choisi d’y déplacer ses neuf week-ends thématiques, à raison d’un par mois jusqu’en juin prochain (sauf en février). Chacun d’entre eux comprend six manifestations, qui, si elles ne sont plus à entrée libre comme par le passé, demeurent toutefois très abordables (3 ou 5 euros par concert, 8 ou 12 euros par journée entière). A 14 heures 30, le samedi est dédié aux enfants («104’Zic») et le dimanche à la musique filmée (séance gratuite); suivent des concerts d’environ une heure à 16 heures et un peu plus longs (avec entracte) à 18 heures. Intitulé «Schumann à la folie», le premier week-end s’inscrit dans un cycle plus vaste confié à l’ensemble des formations de Radio France, inauguré le 16 septembre par le National (voir ici) et qui se prolonge jusqu’au 14 octobre.


Pour cette inauguration, la salle 400, dont l’acoustique se révèle tout à fait satisfaisante, est bien remplie: public familial, en ce samedi après-midi, avec les inconvénients inhérents à la présence de spectateurs trop jeunes – encouragée, il est vrai, par le fait que les moins de 13 ans ne payent pas. Alternant variations pour piano et cycles de lieder, le programme n’est pas spécialement destiné aux néophytes, mais n’en est pas moins remarquablement conçu, associant Schumann à l’un de ses illustres devanciers et à l’un de ses contemporains et amis. Cela étant, davantage que les charmantes et brèves Variations Abegg (1830), les Etudes symphoniques auraient mieux répondu aux Variations en ut mineur (1806) de Beethoven et aux Variations sérieuses (1841) de Mendelssohn. Mais la durée du concert ne l’autorisait sans doute pas et Dana Ciocarlie, qui, en début d’après-midi, a joué Carnaval en parallèle à la lecture d’un conte inédit d’Ivan Grinberg, triomphe avec esprit et virtuosité des redoutables embûches semées tout au long de ces trois recueils.


De même, Les Amours du poète (1840) s’inscrivent dans la lignée de l’un des tout premiers cycles de lieder, A la bien-aimée lointaine (1816) de Beethoven, qui parcourt déjà les figures obligées du romantisme, sa nature et son «joli mois de mai». Lorsque Daniel Behle entre en scène, les lumières se rallument: heureuse initiative, car Radio France n’ayant pas perdu l’excellente habitude d’inclure les textes chantés et leur traduction dans le livret distribué gratuitement, il n’est pas nécessaire de sortir lampes de poche ou téléphones portables pour tenter de les déchiffrer dans la pénombre. Le ténor allemand confirme les qualités dont il a fait preuve dans sa toute récente prestation à Eisenstadt dans Les Saisons de Haydn (voir ici): le caractère parfois nasal de son émission est affaire de goût, mais la diction, le style, l’adéquation de la tessiture et la vaillance font oublier quelques attaques un peu en dessous dans l’aigu, d’autant que l’accompagnement du pianiste norvégien Sveinung Bjelland est aussi fiable qu’élaboré.


Le prochain week-end, les 16 et 17 octobre, restera romantique, mais quittera le monde germanique pour la Russie, de Glinka à Medtner, en passant bien sûr par Balakirev, Tchaïkovski, Rimski-Korsakov, Rachmaninov et Scriabine mais aussi par des compositeurs plus rares (Dargomijski, Rubinstein, Liadov, Glazounov, Ippolitov-Ivanov, Catoire, ...).


Le site du CENTQUATRE
Le site de Daniel Behle
Le site de Sveinung Bjelland
Le site de Dana Ciocarlie



Simon Corley

 

 

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