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Respighi au vert

Paris
Parc floral
09/12/2010 -  
Ottorino Respighi: Feste romane – Fontane di Roma – Pini di Roma

Orchestre d’harmonie de la Garde républicaine, François Boulanger (direction)




Pendant huit week-ends, du 7 août au 26 septembre, la musique s’invite au Parc floral, à l’orée du bois de Vincennes. Cette nouvelle édition de «Classique au vert» permet aux plus motivés d’y consacrer la journée entière: dès 11 heures ouverture de l’exposition «La nature et les musiciens romantiques», complétée par un «jeu de pistes»; conférences, aubades, randonnées ou visites à l’heure du déjeuner et en début d’après-midi; enfin, concerts (à 16 heures) suivis généralement d’une rencontre avec les artistes ou, plus rarement, d’une classe de maître. Comme les années passées, Florence Dreux et Bernard Boland restent fidèles à une programmation tout azimut: les grands compositeurs, de Haydn à Debussy, et plus particulièrement les romantiques en cette année Chopin et Schumann, sont certes bien représentés, mais certaines propositions sortent des sentiers battus, comme l’évocation de Lacenaire par Arnaud Marzorati, la chanson occitane du XIIIe siècle, les «Scènes de Faust» de l’Ensemble Carpe Diem et le spectacle comique «Duel» de Laurent Cirade et Paul Staïcu.


C’est également le cas de la «Trilogie romaine» de Respighi interprétée par l’Orchestre d’harmonie de la Garde républicaine. L’initiative est séduisante: évoquant le plein air, cette musique, arrangée pour des instruments parfaitement à leur aise dans un tel contexte, est tout à fait adaptée aux circonstances, d’autant que l’indispensable sonorisation demeure exemplaire dans son genre. Après une matinée pluvieuse, le soleil est revenu, mais toutes les chaises ne sont pas occupées. Qu’importe, car c’est sans doute la seule manifestation de musique «classique» de la capitale à pouvoir se targuer d’une véritable mixité sociale, kippas, hidjabs et saris se côtoyant paisiblement au sein d’un public très diversifié, qui s’assied, s’allonge sur les pelouses avoisinantes ou bien s’arrête simplement le temps d’un morceau.


Les trois «poèmes symphoniques» sont interprétés presque d’une seule traite, non pas dans l’ordre de leur composition, ni même dans celui indiqué sur le feuillet mis à la disposition des spectateurs, mais on comprend que les musiciens aient souhaité saisir l’auditoire avec les Fêtes romaines (1928) et conclure en apothéose avec les plus célèbres Pins de Rome (1923), tout en ménageant une pause (relative) avec les Fontaines de Rome (1916). Avec une telle adaptation, dont l’auteur n’est hélas pas précisé, la part belle faite aux cuivres confère à ces partitions des couleurs wagnériennes («Fontaine de Trevi, à midi») qui ne sont pas nécessairement hors de propos. Très exigeante, la mise en place ne mérite que des éloges, mais François Boulanger, directeur musical de la Garde républicaine depuis 1997, doit tenir compte des contraintes inhérentes à la substitution des cordes par les bois: quelle que soit leur habileté, il doit donc modérer quelque peu le tempo, «La Befana» ou les «Pins de la villa Borghèse» paraissant ainsi un peu poussifs. En revanche, le raffinement des timbres, comme dans la «Fontaine de la vallée Giulia, à l’aube», fait forte impression. Dans les «Pins du Janicule», les canards du plan d’eau avoisinant et les pigeons nichés sous la grande voile en forme de delta qui recouvre la scène se taisent, et, plutôt que la bande enregistrée employée d’ordinaire, les fameux gazouillis sont exécutés avec une grande finesse par les bois.


Offerts à une foule ravie, les bis – «Le Vol du bourdon» extrait de Tsar Saltan (1900) de Rimski-Korsakov, qui fut l’un des maîtres de Respighi, et le Prélude de Carmen (1875) de Bizet – installent une plaisante atmosphère de kiosque à musique.


Le site de Classique au vert
Le site de l’Orchestre d’harmonie de la Garde républicaine



Simon Corley

 

 

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