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Violetta Gheorghiu Vivat Paris Opéra Bastille 12/20/1997 - et 24, 27 et 30 décembre et les 1er, 5, 7 et 10 janvier Giuseppe Verdi : La Traviata Angela Gheorghiu (Violetta Valery), Katarina Karneus (Flora Bervoix), Isabelle Cals (Annina), Ramon Vargas (Alfredo Germont), Alexandru Agache (Giorgio Germont), Vladimir Grishko (Gastone), Sorin Coliban (Barone Douphol), Franck Leguerinel (Marchese D’Obigny), Carlos Feller (Dottor Grenvil), Patrick Foucher (Giuseppe), Constantin Ghircau (Domestico), Vincent Menez (Commissionario)
Orchestre et Chœurs de l’Opéra national de Paris, James Conlon (direction)
Jonathan Miller (mise en scène) Afin de réduire l’imposante scène de la Bastille, Jonathan Miller a imaginé une immense rampe courbe qui délimite l’espace ou plutôt les espaces. Car cette lourde structure métallique qui emprunte autant à la Tour Eiffel qu’au métro aérien est présente durant les trois actes. Ecrin dans les scènes de réception, elle devient toile de fond, emmaillotée dans un tulle peint (d’éléments végétaux et de flamants roses!) avant de se transformer en mur d’hôpital (la pauvre Violetta ne peut même plus trépasser tranquillement chez elle!). Autant dire qu’elle devient très vite étouffante et ridicule. Dans sa direction d’acteurs, le metteur en scène ne brille pas davantage, enfermant les choristes dans un statisme lénifiant et abandonnant les solistes à leur propre inspiration. Heureusement ces derniers en ont quelque peu, investis qu’ils sont par le drame qu’ils interprètent. Angela Gheorghiu, en premier lieu, impressionne autant par ses extraordinaires qualités vocales que par la véracité de son jeu. Sa Violetta est de velours et de soufre, amoureuse éperdue et courtisane désabusée. Ou l’inverse. A ses côtés, Ramon Vargas est un Germont anonyme dont la plénitude musicale compense la fadeur dramatique. En revanche, si le timbre fatigué d’Alexandru Agache accuse les ans, le chanteur sait exploiter cette faiblesse pour composer un père blessé, fragile et humain. Fuyant les excès pathétiques d’un vérisme naissant, James Conlon impose une direction raffinée et aristocratique. Hélas, on regrettera une nouvelle fois les décalages avec les chanteurs, de même que les passages où l’orchestre couvre des voix dont on ne peut pas dire qu’elles manquent ici de puissance.
Katia Choquer
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