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Bon vent ! Mons
Eglise Saint-Brice, Roisin
08/29/2010 -
Carl Stamitz : Quatuor à vents, opus 8 n°2
Carl Nielsen : Quintette à vents, opus 43
Gioacchino Rossini : Sonate à quatre n°4
Anton Reicha : Quintette à vents, opus 88 n°2
Ensemble Hexagon : Wout van den Berg (flûte), Bram Kreeftmeijer (hautbois), Arno van Houtert (clarinette), Christiaan Boers (cor), Marieke Stordiau (basson)
Dessin de Claude Renard pour l’affiche de cette édition
Roisin ? Un village hennuyer niché dans un joli écrin de nature, à quelques pas de la frontière française. Apparu il y a vingt-huit ans, « un petit festival de grande musique » s’y tient en août sous la direction de son fondateur Willy Decamps qui passera le flambeau l’année prochaine. La liste des artistes précédemment invités par l’Eté musical de Roisin traduit un intérêt certain pour la musique baroque, en particulier vocale, mais le dernier concert de cette édition, qui a débuté le 21 août dernier, prouve que la politique artistique ne se limite pas à ce créneau.
L’Ensemble Hexagon, qui vient non de France, comme son nom pourrait le laisser croire, mais des Pays-Bas, présente un programme abusivement intitulé « Aux quatre coins du Monde » et entièrement consacré à la musique de chambre pour vents. Un Quatuor pour hautbois, clarinette, cor et basson (1780) de Stamitz permet de se familiariser avec l’acoustique de l’Eglise Saint-Brice dont la réverbération ne compromet pas la qualité d’écoute. D’emblée en verve, les musiciens le définissent avec précision et justesse de style tandis que leur sonorité s’avère globalement agréable. Leur interprétation relevée du Quintette à vents (1922) de Nielsen, peu significatif de son auteur, se hisse à un même niveau : échanges ponctuels et interventions alertes, notamment celles de l’excellent hautboïste Bram Kreeftmeijer et du flûtiste Wout van den Berg qui a réalisé le tour de force de créer une base de données de plus de quatre mille œuvres pour vents et piano (consultable sur le site de la formation). Grâce à une palette dynamique diversifiée et un notable souci de netteté, l’influence de Mozart et Haydn ressort clairement.
Ensemble Hexagon (© Bokkie Vink)
Durant son adolescence, Rossini coucha sur le papier des Sonates à quatre (1804) qui existent également dans une version pour vents. La Quatrième, pour flûte, clarinette, cor et basson, confirme l’agilité et la finesse des membres de l’Ensemble Hexagon qui y apportent fruité et verve. De belle envergure, le Quintette à vents opus 88 n°2 (1817) de Reicha, qui a laissé une bonne vingtaine de partitions pour cette formation, s’avère d’une toute autre portée. Déployant des lignes claires, les interprètes calibrent rigoureusement cette musique qu’ils rendent avec robustesse et souplesse tout en ne se départissent pas de leur allure à la fois décontractée et sérieuse. Ils prennent congé du public avec, en guise de bis, Piccadilly de Satie dans lequel ils réalisent de nouveau des merveilles.
Le site de l’Eté musical de Roisin
Le site de l’Ensemble Hexagon
Sébastien Foucart
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