|
Back
La tournée des églises Oviedo
Salas (Collégiale Sainte Marie Majeure)
08/20/2010 - et 18 (Llanes), 20 (Navia), 23 (Villaviciosa), 24 (Vegadeo), 25 (Cudillero), 26 (Luanco), 27 (Salinas) août
Wolfgang Amadeus Mozart : Trois danses allemandes, K. 605
Antonin Dvorák : Sérénade pour orchestre à cordes en mi majeur, opus 22
Ralph Vaughan Williams : Fantasia on «Greensleeves»
Zoltán Kodály : Galántai Táncok
Orchestre symphonique de la Principauté des Asturies, Santiago Serrate (direction)
S. Serrate
Comme chaque année, l’Orchestre de la Principauté des Asturies prend ses quartiers d’été, avec le soutien indéfectible de la caisse d’épargne CajAstur, en portant la bonne parole musicale, au travers de programmes populaires, dans les églises de la région autonome, auprès de publics divers et qui n’iraient probablement pas dans les trop rares salles des environs d’Oviedo (soigneusement évité) permettant de l’entendre dans des conditions convenables. Après Llanes et Navia, c’était au tour de la petite ville de Salas, à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de la capitale de la province, de recevoir, lors de ses fêtes, l’orchestre au sein de la collégiale Sainte Marie Majeure, pour une fois une belle église du seizième siècle, jouxtant une tour médiévale massive et comportant un fort beau mausolée d’albâtre de Fernando Valdés Salas, inquisiteur général de Philippe II et fondateur de l’Université d’Oviedo.
Evidemment, l’acoustique n’était pas des meilleures et les programmateurs avaient persisté comme par le passé à ne pas adapter les œuvres aux lieux. Le concert donné à Salinas l’an dernier avait été pathétique à cet égard (voir ici). Néanmoins, les instrumentistes s’en sortirent une nouvelle fois plus qu’honorablement et firent preuve d’un professionnalisme digne d’éloge.
Les Danses allemandes (1791) de Mozart, qui débutèrent ce bref concert d’une heure et quart, donnèrent pourtant une impression plus que mitigée: manque d’allant, première danse métronomique, attaque des bois hasardeuse dans la deuxième, coda de la troisième pataude, saturation sonore due à la présence d’une quarantaine de musiciens dans lieu trop exigu, impression à peine sauvée par les interventions de clochettes bien bucoliques dans la deuxième danse.
Mais la Sérénade (1875) de Dvorák était le tube principal du concert. L’effectif réduit et proportionné aux lieux, la simplicité des lignes mélodiques ainsi que l’instrumentation réservée aux seules cordes avantagèrent indiscutablement la pièce. Après un deuxième mouvement constitué de valses répétées à satiété, le compositeur semblant ne pas savoir comment les terminer, le Scherzo fut certes quelque peu malmené par l’acoustique et, après un Larghetto bien larmoyant, le final fut marqué par des interventions un brin acides des bois mais l’ensemble fut au total bien mené par le jeune chef Santiago Serrate (né en 1975) et l’applaudimètre fonctionna comme prévu entre chaque mouvement. Le chef assura ensuite par son geste ample une belle version de la brève Fantaisie (1929) de Vaughan Williams, celtique à souhait dans cette contrée également marquée par la civilisation du crachin, du cidre, des embruns et de la cornemuse. Les instrumentistes montrèrent alors toutes leurs qualités dans les Danses de Galánta (1933) de Kodály. Un peu plus de souplesse dans la direction aurait été peut-être nécessaire, les timbales auraient pu être moins assourdissantes et la coda finale moins transformée en bouillie mais les cordes étaient quand même bien tenues et les rythmes hongrois si colorés formèrent un curieux mélange mais finalement festif avec le bruit insupportable des éventails des mégères venues ici par hasard.
Prochaines étapes du périple: Villaviciosa, (23 août), Vegadeo (24), Cudillero (25) Luanco (26) et enfin Salinas (27, bon courage à l’orchestre et au public).
Le site de l’Orchestre symphonique de la Principauté des Asturies
Le site de Santiago Serrate
Stéphane Guy
|
