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Two men show

Colmar
Eglise Notre-Dame, Rouffach
05/27/2010 -  
Spectacle de Gilles Apap et Dimitri Naïditch
Gilles Apap (violon), Dimitri Naïditch (piano)


G. Apap


En conviant Gilles Apap, Musicalta explose le temps d’une soirée les codes du concert. Pourquoi pas, en fin de compte, surtout que la programmation de ce festival alsacien, qui prendra fin le 10 août, reste essentiellement traditionnelle, dans le fond comme dans la forme ? Déjà, dans la lettre du festival distribuée à l’entrée, ce violoniste, sorte de (Nigel) Kennedy français, se présente à la première personne du singulier et prend d’ailleurs soin de «quand même» remercier sa «créatrice qui me fit venir sur la planète sans me demander mon avis». De fait, c’est vêtu avec décontraction, col généreusement ouvert, qu’il apparaît au public en compagnie de Dimitri Naïditch, né aussi en 1963 et avec qui l’entente se manifeste d’emblée.


Les spectateurs non avertis se sont probablement interrogés a priori sur le contenu du programme. Là aussi, Gilles Apap semble décidé à ne pas faire comme tout le monde, ce que prouve d’ailleurs la manière avec laquelle il porte l’instrument, souvent sans y poser le menton : aucune œuvre n’est indiquée mais le mélomane aura reconnu, variés sans complexe, et dans un style qui semble improvisé et perméable au jazz et à la musique du monde, en particulier d’Europe centrale, des extraits de la Sonate pour violon K. 304 de Mozart, de celle de Franck, le «Blues» de la Seconde Sonate de Ravel – son absence aurait été étonnante –, les Danses populaires roumaines de Bartók mais aussi du Bach joué d’ailleurs tout en avançant lentement dans l’allée centrale. Le musicien n’est en effet pas du genre à tenir en place, évoluant autour du piano et des panneaux de bois installés pour atténuer la réverbération de l’Eglise Notre-Dame de Rouffach. Et quand il reste immobile, c’est tout son corps qui ondule.


Pour mettre le public dans sa poche, rien de tel que l’humour: visiblement heureux, Gilles Apap n’hésite pas à s’adresser à lui au micro («Vous avez encore un peu de temps?») ou à l’encourager à pousser la chansonnette. Et pour imprimer le rythme, taper du pied va de soi. Nul doute que les puristes les plus attachés à l’orthodoxie se sont malgré tout prêtés au jeu car, il faut le reconnaître, le violoniste est un authentique musicien, à l’imagination fertile et dont l’engagement ne fait aucun doute, de même que la maîtrise instrumentale malgré quelques légères imprécisions quand il s’aventure sur des terres classiques. Affirmant que son partenaire et lui ne s’imposent aucune limite, Dimitri Naïditch badine dans le même esprit et suscite un rire bon enfant lorsqu’il apparait au cours du show muni d’un improbable instrument constitué d’un petit clavier relié à un tube mou dans lequel il convient de souffler pour produire un son proche de celui de l’accordéon. Evidemment, il est capable d’en jouer au même temps que du piano. Le public, dont de nombreux jeunes de l’académie organisée par le festival, en raffole et sera généreusement remercié par divers bis qui se succèdent après que les trublions ont reçu des bouquets de fleurs quelque peu trempés qu’ils utilisent pour bénir les spectateurs dont monsieur le maire.


Le site de Gilles Apap



Sébastien Foucart

 

 

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