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Un festival en deux temps

Colmar
Eglise Notre Dame, Rouffach
07/23/2010 -  
Joseph Haydn : Quatuor à cordes n°81, opus 77 n°1
Philip Glass : Company
Robert Schumann : Quintette pour piano et cordes, opus 44

Jean-Frédéric Neuburger (piano), Quatuor Fine Arts : Ralph Evans, Efim Boico (violon), Nicolò Eugelmi (alto), Wolfgang Laufer (violoncelle)




Le Festival international de Colmar s’est achevé le 13 juillet dernier mais un autre prend le relais à une poignée de kilomètres de là. Sous la direction artistique de son fondateur, Francis Duroy, Musicalta, qui célèbre cette année son quinzième anniversaire, se déroule en deux temps : «Rouffach au cœur» (du 23 au 27 juillet) et «Ballade dans le pays» (du 28 juillet au 10 août), série de dix concerts à Rouffach et ses environs (Guebwiller, Gueberschwihr, Pfaffenheim, Hattstatt), jolie occasion, par ailleurs, de découvrir le vignoble. L’affiche rassemble des noms bien connus de la scène musicale française comme Anne Gastinel, Claire Désert, Renaud Capuçon, Jérôme Ducros, Augustin Dumay et Jean-Philippe Collard. A cela s’ajoutent, parallèlement à «Rouffach au cœur», des concerts à entrée libre, l’après-midi sur la place de la République, qui offrent une tribune à de jeunes musiciens soutenus par la Spedidam, comme le Quatuor Zaïde, qui a remporté le prix de la critique musicale lors de la dernière édition du concours de Bordeaux . Centré essentiellement sur la musique de chambre, le programme s’écarte volontiers hors des sentiers battus (Hummel, Montsalvatge, Tchérepnine, Turina) et n’omet pas les compositeurs d’aujourd’hui (René Koering, Jeong Yang Park, Wolfgang Rihm, Eric Tanguy ou encore Grégory Toucas), mêlés à ceux du passé.





Invité pour la deuxième fois, le Quatuor Fine Arts assure la soirée inaugurale qui a suscité une affluence encourageante. Le poste d’alto est celui qui a connu le plus de remaniements depuis sa fondation en 1946 : pas moins de huit, Nicolò Eugelmi ayant remplacé Chauncey Patterson l’année passée. Fidèle à l’esprit et bien structuré, le Premier Quatuor de l’Opus 77 (1799) de Haydn manque néanmoins d’un peu de piment, de finition et de soutien, sauf dans le Menuetto qui adopte, en réalité, l’allure d’un scherzo. L’acoustique de l’Eglise Notre-Dame se révèle plus confortable que les sièges en bois qui craquent sans retenue; des panneaux, entre lesquels se faufilent les musiciens lorsqu’ils arrivent sur scène, atténuent la réverbération qui reste malgré tout généreuse.


L’hypnotique Company (1983) de Philip Glass, représentatif de son esthétique, apporte ensuite la touche contemporaine du concert et permet d’apprécier, dans un autre registre, le savoir-faire de la formation américaine, déjà relevé dans cette œuvre (ici). Frédéric Aguessy devait l’accompagner en seconde partie mais il a été victime d’un accident: Jean-Frédéric Neuburger le remplace mais le programme reste inchangé. Jouant un Fazioli, ce pianiste âgé de vingt-trois ans se porte garant de l’ossature rythmique d’un Quintette (1842) de Schumann véritablement empoigné mais de façon univoque, les interprètes déployant un éventail expressif somme toute réduit. Ces derniers veillent néanmoins à la cohésion ainsi qu’à la continuité du propos tandis que leur choix de tempi n’encourt guère de reproche. Leur exécution dépasse largement le stade du brouillon sans atteindre celui de l’accomplissement qui confère à cette musique davantage de relief. Probablement en raison de ce remplacement, aucun bis ne vient compléter cette prestation.


Le site du festival Musicalta
Le site du Quatuor Fine Arts



Sébastien Foucart

 

 

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