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Franco-tchèque

Paris
Orangerie de Bagatelle
07/22/2010 -  et 23 juillet 2010 (Pontlevoy)
Antonín Dvorák : Quintette avec contrebasse, opus 77, B. 49
Adolphe Blanc : Septuor, opus 40 (*)
Antonín Reicha : Octuor, opus 96

Jean-Marie Poupelin (hautbois), Octuor de France: Jean-Louis Sajot (clarinette), Jacques Thareau (basson), Antoine Degrémont (cor), Yuriko Naganuma (*), Jean-Christophe Grall (violon), Laurent Jouanneau (alto), Paul Broutin (violoncelle), Michel Fouquet (contrebasse)


L’Octuor de France (© Dany Gander-Gosse/Mairie de Paris)


C’est le temps des festivals partout en France – même à Paris – mais en voilà un qui n’en prend pas le nom, préférant la sobriété de l’intitulé «Musique de chambre dans l’Orangerie du parc de Bagatelle». Pour sa dixième-huitième année consécutive, l’Octuor de France, toujours sous la direction artistique de son fondateur, Jean-Louis Sajot, deuxième clarinette solo à l’Orchestre national, reste fidèle à une formule qui a fait ses preuves de longue date: au creux de l’été (du 18 juillet au 15 août), dix concerts, le jeudi soir ou le dimanche (et le samedi 14 août) après-midi, où les compositeurs célèbres (Beethoven, Mozart, Schubert, Stravinski, Weber) côtoient des partitions rares, voire jamais jouées, de Berwald, Bruch, Crusell, Glazounov, Taneïev ou Weingartner.


Après un dimanche «Découvrir l’Octuor de France» présentant, pour la modique somme de 8 euros, des échantillons destinés à ouvrir l’appétit des spectateurs, l’inauguration a réuni un très nombreux public, sous le titre «Paris-Prague», pour un programme typique de l’Octuor, aussi plaisant qu’aventureux, approprié autant au lieu qu’à la saison. Contrairement à l’habitude, Jean-Louis Sajot ne présente pas les œuvres, mais s’en remet à l’excellent Georges Boyer, lequel, une fois n’est pas coutume, se méprend: le Quintette avec contrebasse (1875) de Dvorák, même s’il présente effectivement quelque parenté stylistique avec le Quatuor «Américain», ne date pas de son séjour aux Etats-Unis, à la différence de son Second quintette à deux altos, mais remonte à près de vingt ans plus tôt. Vétille, bien entendu, au regard de la générosité de cette musique, dans le même radieux sol majeur que la future Huitième symphonie. Avec en tête le violon de Yuriko Naganuma et le violoncelle de Paul Broutin, l’interprétation, fugitivement perturbée par la pluie qui frappe sur le toit, a parfois plus de saveur que de justesse, mais rend pleinement justice à la fraîcheur et au lyrisme du propos.


Adolphe Blanc (1828-1885), violoniste, fut chef d’orchestre au Théâtre lyrique, mais est surtout passé à la postérité – tout est relatif – pour sa musique de chambre, en particulier son Septuor (1861), écrit pour la même formation que celui de Beethoven, avec lequel il entretient une certaine parenté. L’Octuor de France l’a enregistré voici trois ans pour Calliope (voir ici): ménageant de beaux soli pour chacune des parties – notamment le basson de Jacques Thareau et le cor d’Antoine Degrémont, tous deux remarquables – il frappe davantage par son charme que par son originalité, malgré un bref Scherzo en forme de tarentelle et un Finale introduit par un sombre Andante maestoso aux cordes seules puis aux vents, s’acheminant vers un Allegro moderato après une cadence de violon.


Après une courte pause, Reicha (1770-1836), né Antonín à Prague mais naturalisé français en Antoine pour devenir à Paris un enseignant réputé qui forma notamment Berlioz et Liszt, constitue un choix idéal pour conclure cette soirée franco-tchèque. Renommé pour ses quintettes à vent, il a également laissé deux octuors, dont un mi bémol (publié en 1820), auquel peut s’adjoindre, ad libitum, une contrebasse qui, pour l’essentiel, soutient la ligne du violoncelle: pour ce faire, le hautboïste Jean-Marie Poupelin rejoint l’Octuor au grand complet. Finement réalisée pour les vents, l’écriture les oppose souvent par blocs aux cordes, en particulier dans le Trio du Minuetto (qui tient bien davantage d’un Scherzo). D’assez grande ampleur (plus de 35 minutes), les quatre mouvements ne dissimulent ni leur ambition symphonique, ni – de façon un peu trop systématique – leur plaisir contrapuntique, et encore moins leur dette envers Haydn, entre réminiscences – tel cet Andante d’allure guillerette et populaire précédé d’un solennel Adagio – et citations, comme ce Finale qui évoque celui de la Quatre-vingt-dix-neuvième symphonie et dont les musiciens reprennent les dernières pages en bis.


Le site de l’Octuor de France



Simon Corley

 

 

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