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Saint-Riquier
Abbatiale
07/10/2010 -  
Wolfgang Amadeus Mozart : La Clémence de Titus, ouverture, K. 621 – Voi abete un cor fedele, air de concert, K. 217 – Exsultate, jubilate, K. 158a [165] – Symphonie n°39, K. 543
Julia Lezhneva (mezzo-soprano)
Jeune Orchestre Atlantique, Marc Minkowski (direction)


M. Minkowski (© Muriel Vega)


Marc Minkowski ne s’était jamais produit au Festival de Saint-Riquier dont la vingt-sixième édition se tient du 7 au 21 juillet (voir ici). Voilà qui est accompli ce samedi soir, non à la tête des Musiciens du Louvre, qu’il fonda en 1982, mais en dirigeant le Jeune Orchestre Atlantique issu en 1996 d’une initiative conjointe de l’Orchestre des Champs-Elysées, du Centre d’études supérieures de musique du Poitou-Charentes et de l’Abbaye aux dames de Saintes. Cette formation accueille des musiciens de divers horizons, en fin d’études ou à l’aube de leur carrière, qui abordent par ce biais l’interprétation du répertoire classique et romantique sur instruments d’époque. Les stages se répartissent sur six à huit sessions par an et se déclinent en diverses disciplines (musique de chambre, symphonique et lyrique). Le JOA bénéficie en outre de l’expérience de chefs aussi réputés que Fabio Biondi, Christopher Hogwood, Sigiswald Kuijken, Robert Levin, Oswald Sallaberger, Bruno Weil ou encore Philippe Herreweghe qui le dirige depuis dix ans.


Ce concert a suscité une affluence moindre que la veille (fond de la nef inoccupée, nombreuses chaises vides dans les allées latérales) tandis que la distance entre les rangées a été étrangement et déraisonnablement réduite : une énigme compte tenu de la notoriété du chef et du caractère rassurant du programme, centré sur Mozart. Une Ouverture de La Clémence de Titus (1791) pétulante dévoile un orchestre frais et énergique, malgré le voyage de Saintes à Saint-Riquier effectué le jour même, et ne suscite aucune réserve majeure sur le plan de la tenue instrumentale. Arrive ensuite un joli petit bout de femme aux yeux rieurs : née en 1989, Julia Lezhneva stupéfie dans l’air de concert Voi abete un cor fedele (1775) grâce à une voix somptueuse, une précision exemplaire, notamment dans les vocalises, et une aisance scénique souveraine, de surcroit dépourvue d’artifice. Après l’Ode pour la fête de Sainte Cécile de Haendel orchestrée en 1790 par Mozart (un supplément annoncé par le chef), la mezzo-soprano revient pour un Exsultate, jubilate (1773) relevant ni plus ni moins du travail d’orfèvre : son timbre séduit de nouveau par sa richesse, sa ligne vocale par sa stabilité et son expressivité par sa diversité, son exactitude et ses nuances. Tout simplement renversant.


La Trente-neuvième Symphonie (1788) possède quant à elle du corps et du souffle. Marc Minkowski, qui recourt parfois à une gestuelle imagée, adopte dans les mouvements extrêmes des tempi pour le moins vifs mais la diligence du propos ne compromet par la lisibilité. Malgré cela, l’Andante con moto se déroule à la bonne vitesse, ce qui permet d’apprécier au sein des pupitres un niveau de finition certes fluctuant mais globalement satisfaisant tandis que la cohésion d’ensemble ne fait aucun doute. Le public de ce festival applaudit volontiers entre les mouvements, attitude déjà relevée la veille, mais il n’hésite pas à accorder plusieurs standing ovations lors du même concert. Aussi est-il ravi de retrouver Julia Lezhneva qui confirme son immense et prometteur talent dans l’air des marronniers des Noces de Figaro.



Sébastien Foucart

 

 

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