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Saint-Riquier

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Délégation pétersbourgeoise

Saint-Riquier
Abbatiale
07/09/2010 -  
Igor Stravinski : L’Oiseau de feu, suite n°2
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Concerto pour violon, opus 35
Nikolai Rimski-Korsakov : Shéhérazade, opus 35

Andrei Baranov (violon)
Orchestre philharmonique de chambre de Saint-Pétersbourg, Youri Gilbo (direction)




Le Festival de Saint-Riquier mise toujours sur l’éclectisme. Du 7 au 21 juillet, de nombreux concerts et spectacles se tiennent dans l’abbatiale et les alentours de cette petite ville (ou gros village) de la Somme et drainent un public forcément diversifié. Musique de chambre, chorale et symphonique, récitals, opéra (une Carmen le 17, à Abbeville, par la compagnie Diva Opera), soirées alliant littérature et musique, il y en a pour tous les goûts. Le festivalier d’un jour, d’un week-end ou assidu peut ainsi découvrir, dans une atmosphère décontractée, des interprètes régionaux, nationaux ou internationalement réputés mais également des compositeurs méconnus, toutes époques confondues.


Bicentenaire oblige, des journées sont consacrées à Chopin, du 12 au 14 juillet : élaborées par Anthony Leroy et Sandra Moubarak, elles convient Mauricio Vallina, Alexandre Tharaud, Jean-Claude Pennetier, Claire-Marie Le Guay ou encore François-René Duchâble (aux côtés d’Alain Carré). Evoquer Chopin amène à citer tôt ou tard ses contemporains Mendelssohn, Schumann et Liszt, autant d’illustres représentants du romantisme musical qui côtoient le Polonais lors de ces manifestations. Autre petit festival au sein de ce grand festival, « Les orgues de la Picardie maritime », sous la supervision artistique de Béatrice Piertot, permet du 12 au 16 de sillonner la campagne (Rue, Argoules, Long, Bellancourt, Abbeville et bien sûr Saint-Riquier) pour admirer et écouter ces instruments représentatifs de la facture du XVIIe au XIXe siècles. Cette vingt-sixième édition s’achèvera le 21 en deux temps : à 14 heures 30, un concert de l’Orchestre de Picardie destiné aux plus jeunes, avec le récitant François Castang dans Pierre et le loup, et à 20 heures 30, un « grand final symphonique » avec le concours du Trio Wanderer, dans le Triple Concerto de Beethoven, et de l’orchestre Les Siècles dirigé par son fondateur François-Xavier Roth.





Le premier vendredi soir s’avère en revanche plus traditionnel puisque le programme comporte trois tubes de la musique russe. Fondé voici vingt ans par des diplômés du Conservatoire d’Etat « Rimski-Korsakov », l’Orchestre philharmonique de chambre de Saint-Pétersbourg présente un appréciable niveau instrumental dès la Seconde Suite de l’Oiseau de feu (1910) de Stravinski : ductilité des cordes, justesse des bois – les cuivres s’en sortent toutefois avec moins de bonheur – et sonorités suffisamment chatoyantes que l’acoustique favorable de l’abbatiale permet d’apprécier. Youri Gilbo prend la « Danse infernale de Kastchei » sans doute un peu trop lentement mais le reste de sa conception se tient.


Si ce chef est né en 1968 à Saint-Pétersbourg, c’est en 1986 qu’y vit le jour Andrei Baranov, qui se perfectionne actuellement auprès de Pierre Amoyal. Vêtu d’une inhabituelle chemise de couleur rouge, ce jeune homme à l’allure de gros nounours livre un Concerto pour violon (1878) de Tchaïkovski plastiquement remarquable (traits finement exécutés, sonorité sans défaut, glissement fluide de l’archet) et minutieusement élaboré mais un peu dépourvu d’intensité : rien d’incongru mais guère d’options fortes non plus. Le soliste a manifesté trouvé son public qui lui accorde un accueil chaleureux, aussi offre-t-il deux bis des plus habituels : un Andante de Bach relâché et manquant d’articulation et « Obsession » de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe, plus aboutie et d’une virtuosité assumée.


Les spectateurs installés dans les allées latérales doivent s’accommoder d’une vue limitée sur la scène mais des postes de télévision leur permettent de suivre le jeu des musiciens comme s’ils étaient dans leur salon : un luxe dans Shéhérazade (1888) de Rimski-Korsakov qui permet effectivement d’effectuer une revue de détails de l’orchestre. Les pupitres se montrent sous un jour des plus favorables, en premier lieu le premier violon qui convainc en définitive autant qu’Andrei Baranov. Egalement altiste et compositeur, Youri Gilbo veille à la continuité de la narration et dresse des tableaux somptueux. Offerte en bis, la « Danse du sabre » de Khatchaturian suscite le regret que ne soit pas donné plus souvent Gayaneh, ballet dont est issu cet autre classique favori.


Le site du Festival de Saint-Riquier
Le site de l’Orchestre philharmonique de chambre de Saint-Pétersbourg



Sébastien Foucart

 

 

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