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Fin de saison tchèque

Paris
Palais Garnier
07/04/2010 -  
Pavel Haas : Quintette à vent, opus 10
Erwin Schulhoff : Duo pour violon et violoncelle, WV 74
Leos Janácek : Concertino pour piano (*)
Bohuslav Martinů : Nonette n° 2, H. 374

Christine Lagniel (piano), Isabelle Pierre (flûte), Jacques Tys (hautbois), Vincent Penot (clarinette), Laurent Lefèvre (basson), David Defiez (cor), Karine Ato, Hélène Perrat-Laroque (*) (violon), Jonathan Nazet (alto), Clara Strauss (violoncelle), Nicolas Charron (contrebasse)


(© Opéra national de Paris/Christian Leiber)


En ce 4 juillet, plutôt que de célébrer Independence Day, le dernier des «salons musicaux» proposés par les membres de l’Orchestre de l’Opéra national de Paris reste dans la thématique tchèque de cette fin de saison, après la création française de Mirandolina de Martinů par l’Atelier lyrique à Bobigny (voir ici) et la reprise de La Petite Renarde rusée de Janácek à Bastille (voir ici). Mais avant de revenir à ces deux personnalités, le programme s’intéresse d’abord à deux autres compositeurs tchèques, mis au ban de l’Europe nazie pour avoir écrit de la «musique dégénérée» et assassinés dans les camps de concentration.


Tous deux sont d’ailleurs liés à Janácek, à commencer par Pavel Haas (1899-1945), qui fut son élève. Cela s’entend dans le Preludio et le Ballo eccentrico de son Quintette à vent (1929), dont les phrases lyriques contrastant avec des petites cellules obstinées présentent une parenté évidente avec le Sextuor «Jeunesse», écrit par son maître cinq ans plus tôt pour une formation similaire. En revanche, ainsi que le fait observer Hélène Pierrakos dans sa présentation au public toujours aussi touristique de ces soirées du dimanche à Garnier, les deux autres mouvements – une Preghiera sensuelle et insistante et un Epilogo élégiaque – témoignent de l’influence des chants sacrés juifs.


C’est au «maître Janácek» qu’Erwin Schulhoff (1894-1942) a dédié son Duo pour violon et violoncelle (1925), dont Karin Ato et Clara Strauss dominent les difficultés de mise en place et d’intonation: le Stravinski d’Histoire du soldat alterne, dans le Moderato initial, avec un style plus sévère à la Hindemith et, dans la Zingaresca, avec une sorte de ronde enfantine. Dans une paisible alternance, l’Andantino fait chanter chaque instrument à son tour, accompagné par son partenaire, tandis que le Moderato final renoue avec le premier mouvement avant de s’emballer dans une très vive coda.


Le Concertino (1925) de Janácek suit immédiatement La Petite Renarde rusée et, surtout, partage une même inspiration animalière. Avec davantage de verdeur et d’objectivité que de pittoresque ou de verve, les musiciens – parmi lesquels se distinguent tout naturellement le cor de David Defiez, la (petite) clarinette de Vincent Penot et, bien sûr, le piano de Christine Lagniel – inscrivent résolument l’œuvre dans la modernité des années 1920. Changement d’époque et de climat pour conclure, avec le Second nonette (1959), l’une des toutes dernières pages achevées par Martinů, pastorale, lumineuse et sereine.



Simon Corley

 

 

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