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Compagnonnage Mons Conservatoire royal 06/26/2010 - Robert Schumann : Quintette avec piano, opus 44
Gabriel Fauré : Quatuor avec piano n°1, opus 15
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n°13, K. 415
Henri Vieuxtemps : Concerto pour violon n°2, opus 19 (transcription de David Walter) Hrachya Avanesyan (violon), Rosella Clini, Basak Gören (piano)
Orchestre royal de chambre de Wallonie, Augustin Dumay (violon et direction)
Fin juin, l’Orchestre royal de chambre de Wallonie et le Conservatoire royal de Mons organisent depuis quelques années un festival à entrée libre. Objectif ? Permettre à des lauréats de cette institution de se produire « dans un contexte professionnel » et avec le « compagnonnage » de la formation montoise.
La première des deux demi-journées de cette édition occupe le samedi après-midi. A seize heures, Augustin Dumay, Pascal Crismer, Anne Pingen (alto), Stijn Kuppens (violoncelle), tous membres de l’ORCW, et Rosella Clini, qui enseigne au conservatoire, s’installent dans un auditorium inondé de soleil pour le Quintette avec piano (1842) de Schumann. Atteignant une cohésion et un niveau instrumental remarquables, ils en proposent une interprétation approfondie, complète et équilibrée. La gestion des tempi et de la dynamique ne souffrent d’aucun reproche majeur dans le Premier Quatuor avec piano (1876) de Fauré qui réunit d’autres musiciens de l’orchestre. Conciliant fermeté et souplesse, Jean-Frédéric Mollard (violon), Pascal Schmidt (alto), Edith Baugnies (violoncelle) ainsi que, de nouveau, Rosella Clini maintiennent la continuité du propos avec autant de clarté que de justesse. Les sentiments que recèle cet autre chef-d’œuvre sont exprimés avec pudeur (Adagio).
Le concert de dix-huit heures répond davantage au cahier des charges de ce festival, un des onze soutenus par la Province du Hainaut. Agée de vingt-deux ans, Basak Gören se perfectionne dans la classe de Dalia Ouziel. Accompagnée par un Augustin Dumay bienveillant, au point de l’aider à régler le siège, elle livre un Treizième Concerto pour piano (1783) de Mozart bien appris et échafaudé mais quelque peu réservé. Sans s’écarter du droit chemin, cette jeune Turque joue avec limpidité et sans manière ce qui, dans cette musique, reste la meilleure option. Place ensuite à une personnalité plus affirmée voire originale, à l’image de sa tenue tout de noir mais décontractée. Né quant à lui en Arménie en 1986, Hrachya Avanesyan, qui se perfectionne actuellement avec le violoniste français à la Chapelle Reine Elisabeth, fait montre d’une aisance stupéfiante dans le paganinien Deuxième Concerto (1836) de Vieuxtemps transcrit pour orchestre à cordes par David Walter. Déployant un jeu réjouissant, à la sonorité pleine et calibré avec précision, ce jeune artiste, qui fait penser à Nemanja Radulovic, exécute cette musique avec caractère, éclat et panache. Le lendemain à 11 heures, deux lauréats du Conservatoire, Damien Bossy et Flavien Casaccio, étaient attendus dans un récital consacré à Chopin, bicentenaire oblige.
Sébastien Foucart
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