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Un Prince Igor décevant

Moscou
Théâtre du Bolchoi
11/20/1997 -  
Alexandre Borodine : Le Prince Igor
Youri I.Netchaiev (Prince Igor), M.M Lapina (la princesse), V.V Tarachenko (le fils du prince Igor), B.F Kirnoc (le Khan), T.S Eractova (sa fille)
B.A Pakrovski (Mise en scène),K.Galeizovski (chorégraphie)
E.Louzina, A.Popovtchenko, S.Ivanova, A.Netourov (danseurs)…
Orchestre du théâtre du Bolchoi, P.S Sorokine (Direction )

Soirée décevante au Bolchoi de Moscou ou se jouait Le prince Igor de Borodine, opéra en trois actes avec prologue, sur un livret du compositeur. La mise en scène dans cette version date de 1992. Elle est académique, conventionnelle, l’espace scénique est occupé de façon passive, figé, les artistes se déplaçant peu, ou de façon exagérée, un peu comme une caricature qu’aiment imaginer ceux qui n’aiment pas l'opéra. Les choeurs sont également traités de manière massive et peu mobile. Le décor, les changements de tableaux sont lourds. Notons quand même, afin de ne pas être uniquement désobligeant, de très beaux costumes évoquant le moyen-âge russe. Bien que l’action se situe à Kiev, c’est curieusement la cathédrale Saint Demetrius de Vladimir qui est représentée, sans doute parce que cela fait "plus russe".Egalement, tout d’un coup, l'icône de la vierge de Kazan, du XVIe, siècle fait irruption dans ce récit qui se situe au XIIe siecle.Certes, nous sommes à l'opéra et "tout" est permis, mais trop d’invraisemblances, surtout dans un opéra a vocation historique, nuisent finalement a la crédibilité de l’ensemble, et rompent le lien magique tisse entre la scène et le spectateur.

Sur le plan vocal, pas de grande émotion, malgré des airs très beaux et célèbres (le "Rendez-moi la liberté"du Prince Igor).Youri Netchaiev dans le rôle du Prince Igor, Lapina dans le rôle de la princesse, le Khan et sa fille sont sans magie. L’orchestre plus que tout, pèche, par manque de présence, de direction. L’impression générale est que les musiciens ne jouent pas vraiment, et que le chef d’orchestre ne sait pas leur imposer sa conception de l’oeuvre. L'unité s’en ressent, et rejaillit sur ce qui se passe sur scène. Orchestre, chef d’orchestre et chanteurs semblent mener une vie indépendante. Dommage pour cette oeuvre qui s'achève sur les très célèbres "Danses polovtsiennes". L’orchestre semble se ranimer, très belle mise en scène du ballet, dans des costumes colorés, chatoyants, orientaux. Malgré cette fin endiablée, déception donc et frustration. Cette fois-ci, l'émotion, la grande fête de l'opéra, n'étaient pas au rendez-vous.



Chantal Ioffé

 

 

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