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Quelques imprécisions, mais du panache

Marseille
Opéra
02/26/2010 -  
Dimitri Chostakovitch: Suite de Jazz n° 2 (extraits)
Edvard Grieg: Concerto pour piano, opus 16
Richard Strauss: Also sprach Zarathustra, opus 30

Jean-Philippe Collard (piano)
Orchestre Philharmonique de Marseille, Cyril Diederich (direction)


C. Diederich


Dans des extraits de la Seconde Suite de jazz de Chostakovitch qui ouvre ce concert, Cyril Diederich se livre à un amusant numéro de cabotinage gestuel, dansant même sans guère battre la mesure dans la célébrissime «Valse». Dans ces musiques parodiques mettant parfois à l’honneur des instruments inattendus comme le saxophone ou l’accordéon, les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Marseille jouent avec le sourire et nous offrent un réjouissant festival de sonorités canailles et dévergondées. Cependant, tout est exécuté avec une précision et même un chic exemplaires, les cordes sachant se faire moelleuses à souhait dans les passages charmeurs.


Jean-Philippe Collard interprète le Concerto pour piano de Grieg de manière plutôt intériorisée, rêveuse, presque languissante. Le piano, de surcroit mal accordé dès le début vers le la 4, semble manquer de puissance: les traits sont vite noyés par l’orchestre, qui présente quelques raideurs aux cordes, et sonne parfois de manière un peu creuse. Néanmoins, l’Adagio émeut par sa poésie, et le final ne manque pas de panache. Les bis (Pièce lyrique de Grieg et Prélude en la bémol majeur de Chopin) déçoivent, car exécutés de manière un peu superficielle et expéditive.


Le dense tissu et les polyphonies complexes d’Ainsi parlait Zarathoustra de Richard Strauss poussent les musiciens dans leurs derniers retranchements, surtout dans «De la science», avec les cordes ultra-divisées, qui mettent parfois à mal la précision d’intonation. Mais ces menues imperfections sont compensées par de très beaux moments, comme ce grand embrasement de la fin du «Chant de la danse» qui introduit en un magnifique changement de couleur le «Chant du voyageur de nuit», d’une tendresse éperdue, superbement réussi. La direction très théâtrale de Cyril Diederich, même si elle semble manquer parfois un peu de précision, donne finalement une idée assez juste de l’œuvre et de ses atmosphères expressives.



Philippe van den Bosch

 

 

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