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Tchaïkovski, Mozart et Tchaïkovski Bruxelles Bozar, Salle Henry Le Bœuf 06/03/2010 - et 5 juin 2010 (Rotterdam) Piotr Ilyitch Tchaïkovski : La Belle au bois dormant, suite, opus 66a – Le Lac des cygnes, suite, opus 20a
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n°20, K. 466 Lise de la Salle (piano)
deFilharmonie, Philippe Herreweghe (direction)
L. de la Salle, P. Herreweghe (© Stéphane Gallois/Riita Ince)
Le Concours Reine Elisabeth s’étant achevé le 29 mai dernier, le Bozar reprend progressivement ses concerts. Née en 1988, Lise de la Salle n’a jamais participé à cette prestigieuse et redoutable épreuve mais elle s’est produite pour la première fois au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles à l’âge pour le moins précoce de seize ans. Elle saisit avec conviction le contenu dramatique du Vingtième Concerto (1785) de Mozart dans lequel elle déploie un jeu déterminé et égal sur toute l’étendue du clavier. Tout en polissant la sonorité, cette ancienne disciple de feu Geneviève Joy livre une prestation dépourvue d’effets superflus et, grâce à une puissance adroitement dosée, s’impose sans difficulté face à un deFilharmonie satisfaisant quoique manquant de mordant dans l’Allegro et de densité de façon générale. Fidèle à ses habitudes, Philippe Herreweghe s’assied au fond de la scène pour entendre le bis, un Nocturne de Chopin confirmant la profondeur et la réflexion avec lesquelles cette jeune fille manifestement réservée approche la musique.
Tchaïkovski ouvre et referme la soirée : la Suite opus 66a qu’Alexandre Ziloti a extraite à titre posthume de La Belle au bois dormant (1888) en première partie et la Suite du Lac des Cygnes (1875) dans la seconde, pendant laquelle Lise de la Salle rejoint le public, permettent à quelques membres de la formation flamande de se distinguer notamment le premier violon Dimitri Ivanov – le père de Yossif – et le violoncelliste solo. Recourant à une battue décidément intrigante, Philippe Herreweghe parvient à équilibrer les pupitres et produit un résultat probant mais plus professionnel qu’inspiré. Néanmoins, l’écoute de ces œuvres populaires mais en fin de compte peu exécutées au concert dans leur intégralité procure du plaisir, en particulier les Danses hongroise, espagnole et napolitaine, enlevées sans précipitation, ainsi qu’une Valse du Lac des cygnes bien rythmée et à l’issue de laquelle nombre de spectateurs se sont probablement attendus à recevoir un bis.
Le cycle que le Bozar consacre à cet orchestre reprendra le 30 septembre prochain : Jaap van Zweden, qui cèdera en 2012 son poste de chef principal à Edo de Waart, le dirigera dans le Second Concerto pour violon de Szymanowski, avec Leonidas Kavakos, et la Quatrième Symphonie de Tchaïkovski.
Le site de Lise de la Salle
Sébastien Foucart
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