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Grand chef cherche grand orchestre Paris
Salle Pleyel
10/29/1997 -
Robert Schumann : Concerto pour piano
Gustav Mahler : Symphonie n°1
Mitsuko Uchida (piano)
Orchestre de Paris, Christoph Eschenbach (direction) Mais que fait donc Christoph Eschenbach à la tête du Houston Symphony Orchestra ? Sans vouloir être désobligeant avec cet orchestre, il faut cependant reconnaître que, par son très grand talent, ce chef mérite mieux, beaucoup mieux. Son concert avec l'Orchestre de Paris a encore confirmé qu'il fait, avançons nous un peu, sans doute partie des dix meilleures baguettes de sa génération (il est né en 1940). Son style acéré, analytique, son sens de la dynamique, de la tension, son parfait travail de mise en place font merveille. Après une superbe Cinquième de Prokofiev la saison dernière avec le même orchestre, la Première de Mahler s'établit au même niveau, rarement ses contours auront été aussi bien dessinés, ses ruptures de rythme si bien maîtrisées, ses effets d'orchestration autant mis en évidence. Toutes les entrées, des pupitres comme des instruments solistes, sont réussies, au bon moment, avec la bonne intensité et comme "accueillies" par l'orchestre, libérant une attente que l'on goûte à plaisir. Les fortissimos restent parfaitement clairs et libèrent une énergie patiemment accumulée lors de crescendos construits avec méthode. On en redemande ! Le verra-t-on plus souvent ? Il est aussi, signalons-le, premier chef invité du NDR de Hambourg, peut être plus bientôt ? Après une brillante carrière de pianiste (commencée en 1965 par le premier prix du Concours Clara Haskil, il collabore avec Karajan et Szell notamment), on lui souhaite la même réussite comme chef d'orchestre (premier concert en 1972).
Philippe Herlin
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