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Un centenaire oublié Mons Théâtre royal 05/06/2010 - et 7, 9 mai 2010 (Bruxelles) Luc van Hove : La Sfida, ouverture, opus 47 (création)
Samuel Barber : Concerto pour violon, opus 14
Piotr Ilyitch Tchaïkovski : Symphonie n°4, opus 36 Yossif Ivanov (violon)
Orchestre national de Belgique, Roberto Minczuk (direction)
Y. Ivanov (© Eric Larrayadieu)
En collaboration avec Le Manège, l’Orchestre national de Belgique se produit au Théâtre royal de Mons ce jeudi avant de défendre de nouveau le programme de ce concert dès le lendemain au Bozar lors des traditionnels créneaux du vendredi soir et dimanche après-midi.
Régulièrement invité à le diriger, Roberto Minczuk, né à São Paulo en 1967, assume actuellement la charge de plusieurs formations, tant en Amérique du Nord (directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Calgary) que du Sud (direction artistique de l’Orchestre symphonique du Brésil et du Théâtre municipal de Rio de Janeiro). La responsabilité lui revient de créer l’Ouverture « La Sfida » de Luc van Hove qui s’est inspiré « des défis actuels liés au réchauffement climatique » : ouvrage aux allures de poème symphonique, intéressant, quoi que tirant en longueur, et caractérisé par une écriture habile, ni avant-gardiste ni rétrograde.
Toujours aussi enthousiaste, au point d’accumuler grognements et injonctions, le chef accompagne ensuite Yossif Ivanov dans le Concerto pour violon (1940) de Barber dont le centenaire de la naissance passe quelque peu inaperçu en cette année Chopin et Schumann. Concentré et sérieux, le soliste en livre sur l’instrument que lui prête la Stradivarius Society de Chicago une lecture lyrique et touchante, notamment dans l’Andante, mais qui ne colle heureusement pas aux doigts. Le bref et entraînant Presto in moto perpetuo lui permet de démontrer son épatante virtuosité, confirmée dans « Les Furies », dernier mouvement de la Deuxième Sonate d’Ysaÿe.
L’orchestre se révèle également en bonne forme dans la Quatrième Symphonie (1877) de Tchaïkovski. La conception de Roberto Minczuk n’appelle aucune réserve en ce qu’elle souligne avec souffle et sans sentimentalisme, en particulier dans l’Andantino in modo di canzone, la dimension tragique de ce pilier du répertoire. Le premier mouvement, fulgurant, et le finale, tout aussi intense, constituent les moments forts d’une prestation solidement assurée et n’accusant ni épaisseur ni fluctuation injustifiée de tempo. Une mise en place du qualité valorise les interventions des différents pupitres qui livrent sous une direction passionnée sans être impulsive un jeu collectif convaincant.
Le site de Roberto Minczuk
Sébastien Foucart
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