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Une force de la nature

Milano
Teatro alla Scala
04/16/2010 -  et 18, 21, 24*, 28, 29 avril, 4, 7 mai 2010
Giuseppe Verdi: Simon Boccanegra

Plácido Domingo*/Andrzej Dobber (Simon Boccanegra), Ferruccio Furlanetto (Jacopo Fiesco), Massimo Cavalletti (Paolo Albiani), Ernesto Panariello (Pietro), Anja Harteros*/Ailyn Perez (Amelia), Fabio Sartori*/Stefano Secco (Gabriele Adorno), Antonello Ceron (Capitano dei balestrieri), Alisa Zinovjeva (Ancella di Amelia)
Chœur de la Scala de Milan, Bruno Casoni (direction), Orchestre de la Scala, Daniel Barenboim (direction musicale)
Federico Tiezzi (mise en scène), Pier Paolo Bisleri (décors), Giovanna Buzzi (costumes)


(© Marco Brescia/Archivio Fotografico del Teatro alla Scala)


Après Berlin et New York cet hiver, avant Londres et Madrid cet été, Plácido Domingo se mue en baryton à la Scala pour endosser les habits du doge de Gênes, Simone Boccanegra. Dans une conférence de presse, le célèbre ténor a déclaré que ces représentations milanaises constituaient pour lui un double motif de satisfaction: satisfaction de chanter Verdi à la Scala et satisfaction d’être à nouveau sur scène après avoir vaincu la maladie. Car rien ne laisse supposer que le célèbre ténor a dû subir une intervention chirurgicale au début du mois de mars, le contraignant à annuler les représentations de Tamerlano prévues à Londres. Dans une forme vocale resplendissante, il ne laisse pas non plus paraître ses 69 ans. Une vraie force de la nature! Son phrasé incomparable, son sens du legato et surtout son immense musicalité sont tout simplement impressionnants. La richesse du médium fait de lui un baryton crédible, terriblement émouvant lors de l’agonie finale. Certes, la voix n’a pas les couleurs sombres et dramatiques d’un baryton et quelques malotrus du poulailler n’ont pas manqué de le rappeler le soir de la première en huant ce qu’ils considèrent comme une «trahison» (sic). Mais l’immense majorité du public ne s’y est pas trompée, réservant au divo une ovation bien méritée au rideau final. Chapeau, M. Domingo!


En coproduction avec le Staatsoper unter den Linden de Berlin, Federico Tiezzi signe un spectacle narratif, de facture traditionnelle, dans d’immenses décors d’une sobre élégance et à plusieurs niveaux. La distribution entourant Plácido Domingo est de haut vol: même s’il lui manque le legato nécessaire pour aborder les longues phrases de Verdi, Anja Harteros séduit par la beauté intrinsèque du timbre, son sens des nuances et ses pianissimi éthérés. Ferruccio Furlanetto campe un Fiesco sombre et majestueux d’autorité, alors que Fabio Sartori incarne un Gabriel Adorno fougueux, aux aigus bien assurés. Une mention spéciale est aussi à décerner au Paolo expressif de Massimo Cavalletti. Dans la fosse, Daniel Barenboim adopte des tempi passablement étirés, privilégiant les couleurs sombres et la tension dramatique et ciselant une scène du conseil d’une incroyable intensité. A noter que pour tous ceux qui n'auront pas eu la chance d'écouter Plácido Domingo en baryton, la représentation du 29 avril sera diffusée en direct dans les cinémas de plusieurs pays européens ainsi qu’aux Etats-Unis.



Claudio Poloni

 

 

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