|
Back
Et encore une intégrale Chopin Paris
Mairie du IXe arrondissement (Salle Rossini)
04/15/2010 -
Frédéric Chopin : Mazurka en la bémol (1) – Mazurkas, opus 24 n° 1 (2), n° 2 (3) et n° 3 (4) – Polonaises en sol dièse mineur (5), en la bémol majeur (6), opus 71 (7) et opus 26 n° 1 (8) – Valse, opus 70 n° 2 (9) – Nocturne, opus 27 n° 1 (10) – Etude, opus 10 n° 10 (11) – Ballades n° 2, opus 38 (14), et n° 4, opus 52 (12) – Polonaise-Fantaisie, opus 61 (13)
Alexandre Bonnemort (1), Antoine Préat (2), Arlet-Alexis Feuillard (3), Aurélien Pascal (4), Stefan Badea (5), Cindy Li (6), Nicolas Dourthé (7), Flora Vourch (8), Lélia Pournin (9), Simon Kaplan (10), Tristan Dunon-Bluteau (11), Tony Fallone (12), Marie Dumont (13), Jérôme Kus (14) (piano)
Résidant rue de la Chaussée d’Antin quand il ne profitait pas des agréments de sa villa de Passy, Rossini fut l’un des habitants les plus illustres du IXe arrondissement, où se situent également bon nombre des adresses parisiennes de Chopin. Ce dernier, s’il vouait une passion au bel canto, n’en a pas moins rendu hommage dès son adolescence à son aîné italien, en écrivant une série de Variations pour flûte et piano sur un air de Cendrillon. La salle Rossini, salle des fêtes de la mairie du IXe aménagée à l’emplacement de l’ancien cinéma Astor, était donc un lieu prédestiné pour accueillir l’intégrale de la musique pour piano de Chopin donnée par les élèves et étudiants de onze professeurs du Conservatoire à rayonnement régional (CRR) de Paris (Brigitte Bouthinon-Dumas, Judy Chin, Chantal Fraysse, Anne-Lise Gastaldi, Jean-Marie Cottet, Billy Eidi, Olivier Gardon, Yves Henry, Hugues Leclère, Emmanuel Mercier et Pierre Réach).
Offrant un ensemble de pièces peut-être encore davantage destiné à des musiciens de tout niveau, une intégrale Schumann n’aurait pas été malvenue, compte tenu des deux intégrales Chopin déjà présentées récemment dans la capitale: à Pleyel par des pianistes de toutes les générations (voir ici), puis à la Cité de la musique sur des instruments anciens (voir ici). Le principe en est toutefois différent, puisque la succession des œuvres n’est pas chronologique comme à Pleyel et doit se contenter d’un médiocre Yamaha au lieu de puiser dans les riches collections du Musée de la musique: du 11 mars au 1er juillet, les douze concerts gratuits, qui ont lieu le jeudi (à 18 heures), mettent en valeur la totalité des classes de piano du CRR.
Démarche hésitante ou décontractée, tenue plus ou moins de circonstance, saluts raides, les élèves et étudiants sont à rude école salle Rossini: la lumière vacille à intervalles réguliers, le plancher craque et les fauteuils grincent, puisque les retardataires – jusqu’à plus d’une heure après le début de la séance – n’ont pas la correction d’attendre la fin d’un morceau pour entrer et s’installer. L’acoustique est cependant tout à fait convenable, mais les avis divergent visiblement sur la température: tandis qu’un spectateur remonte le col de son blouson et enfile sa casquette, un autre retire ses chaussettes.
A en juger par la sixième étape de cette série, les prestations paraissent souvent prudentes, concentrées sur les obstacles techniques à franchir, tout en tendant à aller un peu vite. C’est en tout cas l’occasion d’entendre des pages relativement rares, notamment de jeunesse, telles cette Polonaise en sol dièse mineur (1822), cette Mazurka (1824) ou cette Polonaise (1821), toutes deux en la bémol, signées par un compositeur qui a ici l’âge de ses interprètes. Et c’est aussi l’espoir que des personnalités continuent de s’épanouir au cours des prochaines années, comme Aurélien Pascal dans la Troisième des quatre Mazurkas de l’Opus 24 (1835), Flora Vourch dans la Première polonaise (1835), Marie Dumont dans la Polonaise-Fantaisie (1846) ou Jérôme Kus dans la Deuxième ballade (1839).
Le site du CRR de Paris
Simon Corley
|
