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Huis clos art déco

Milano
Teatro alla Scala
04/06/2010 -  et 10*, 15, 20, 23, 30 avril 2010
Alban Berg: Lulu

Laura Aikin (Lulu), Natascha Petrinsky (La Comtesse Geschwitz, une habilleuse), Stephen West (Dr Schön, Jack l’Eventreur), Thomas Piffka (Alwa), Roman Sadnik (Le Peintre, un nègre), Rudolf Rosen (Un dompteur, l’Athlète), Magdalena Anna Hofmann (Un lycéen, un groom), Franz Mazura (Schigolch, un clown), Robert Wörle (Le Prince, le Valet de chambre), Johann Werner Prein (Le Directeur de théâtre, le Banquier), Claudia Bandera (Une artiste professionnelle), Pervin Chakar (Une adolescente de quinze ans), Romina Tomasoni (Sa mère), Valdis Jansons (Un journaliste), Bertram Klamp (Un domestique), Giovanni Lucini (Le Commissaire de police)
Orchestre de la Scala de Milan, Daniele Gatti (direction musicale)
Peter Stein (mise en scène), Jean Romain Vesperini, Lorenza Cantini (reprise de la mise en scène), Ferdinand Wögerbauer (décors), Moidele Bickel (costumes), Duane Schuler (lumières)


L. Aikin, R. Wörle et T. Piffka
(© Marco Brescia/Archivio Fotografico del Teatro alla Scala)



Pour cette deuxième représentation de Lulu à la Scala, le parterre était plutôt clairsemé. Et les fauteuils se sont vidés encore à mesure que la soirée avançait, prouvant – si besoin est – que l'ouvrage d'Alban Berg reste d'un accès difficile. Difficile, la saison 2009-2010 de l'illustre théâtre l’est aussi: outre Berg, Janacek, 2 Wagner... la patte de Stéphane Lissner est désormais bien visible.


Lulu n’avait plus été donnée à Milan depuis 1979, année où l’Opéra de Paris était venu proposer, pour deux représentations, la célèbre production Boulez/Chéreau. Si, il y a deux mois au Grand Théâtre de Genève, Olivier Py avait créé une ambiance triste et glauque, renforcée par des néons aux couleurs criardes, et affublé sa mise en scène de 1001 détails qui empêchaient de se concentrer sur la musique (lire ici), Peter Stein opte, lui, pour un huis-clos art déco à dominante noir/blanc, signant un spectacle de facture classique et réaliste, sans allégorie, où la direction d’acteurs est privilégiée. Créée à Lyon il y a une année (lire ici), la production est reprise à Milan avec pratiquement la même distribution.


Rappelant Louise Brooks dans le film de Georg Wilhelm Pabst, Laura Aikin est une Lulu légère et désinvolte. Tous les autres protagonistes mériteraient d’être cités, formant un ensemble d’une grande homogénéité et d’un haut niveau vocal. Par souci de concision, on ne mentionnera que la nouvelle venue, Natascha Petrinsky, qui campe une admirable Comtesse Geschwitz. Dans la fosse, Daniele Gatti renoue avec le succès qu’il avait remporté en 2008 avec Wozzeck. Il offre une lecture originale et surprenante, très italienne en quelque sorte, où le caractère parfois abstrait et distant de la musique de Berg cède le pas au drame et à la passion, avec des élans qui couvrent çà et là les chanteurs.



Claudio Poloni

 

 

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