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Loin du vertige… Paris Cité de la musique 09/20/1997 - Philippe Schoeller : Vertigo Apocalypsis
Luciano Berio : Laborintus II
Südfunk-Chor Stuttgart, Ensemble Intercontemporain, Anne Manson (direction) Après la réussite de Feuillages, la nouvelle création de Philippe Schoeller était attendue, le résultat fut peu convaincant, à peine séduisant. Sans véritable construction globale, la pièce laisse planer un long flux musical qui s’épuise infiniment entrecoupé de passages plus animés - cadences ou fortissimos - que l’on a déjà entendu mille fois ailleurs. La faible originalité de l’écriture est quelque peu compensée par un véritable travail sur la pâte musicale, les textures sont souvent très belles, mais on ne quitte pas un sentiment général d’essoufflement. En fait, Vertigo Apocalypsis (Vertige du dévoilement) n’innove pas esthétiquement par rapport à Feuillages, on note seulement une avancée - ou une fuite ? - dans un perfectionnisme technologique (dans le programme, Philippe Schoeller se vante de pouvoir gérer huit cents événements musicaux simultanément !!!) qui dispense le compositeur d’affronter l’art de la composition un peu comme, dans un autre domaine, le développement de la Hi Fi dans les années 60 focalisait beaucoup d’interprètes sur la beauté du son au détriment de leur art, l’interprétation. Il en était évidemment tout autre pour l’oeuvre de Berio, inventive, revigorante et toujours aussi captivante, plus de trente ans après sa création. On aura surtout découvert ce soir un jeune chef talentueux, dirigeant avec clarté et autorité, Anne Manson, directrice musicale du Mecklenburg Opera de Londres et collaborant étroitement avec Claudio Abbado, ce qui lui aura permis d’être la première femme à diriger un opéra au Festival de Salzbourg (Boris Godounov). Philippe Herlin
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