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Appétit

Paris
Théâtre de la Ville
03/27/2010 -  
Joseph Haydn : Sonate n° 31, Hob.XVI.46
Maurice Ravel : Gaspard de la nuit
Serge Prokofiev : Sonate n° 6, opus 82

Jean-Efflam Bavouzet (piano)


J.-E. Bavouzet (© J Henry-Fair)


Une intégrale discographique des Sonates de Haydn: voilà une entreprise rafraîchissante en cette année Chopin (et Schumann), dénotant aussi une forte personnalité, celle de Jean-Efflam Bavouzet. Voici près de vingt ans, il avait déjà enregistré quelques Sonates pour Harmonic Records, dont la Trente-et-unième (1770) en la bémol: au programme d’un précédent récital parisien en début de saison (voir ici), elle est également au nombre des quatre figurant dans le premier volume, que Chandos vient de publier.


Dans ces conditions, inutile de dire que Haydn n’est pas ici cette aimable mise en doigts à laquelle le réduisent certains pianistes: observant toutes les reprises, légèrement variées, et insérant une cadence à la fin de l’Adagio, Bavouzet livre une interprétation aux contours fermement dessinés, sans abuser des moyens que lui confère un instrument moderne, en l’occurrence un Yamaha, tout en faisant nettement contraster les trois mouvements: d’esprit léger, mais en rien futile, dans l’Allegro moderato initial, il donne un Adagio profond et décanté, aux effets préromantiques discrètement mis en valeur, avant de conclure sur un Presto vif et précis. Les défis techniques que lance Gaspard de la nuit (1908) de Ravel ne semblent lui poser aucun problème. Il aborde même le triptyque avec un panache lisztien et de grands gestes virtuoses, hormis bien sûr dans «Le Gibet», pétrifiante étude de timbres et de résonances: «Ondine» souple, fluide et même charmeuse, sans doute celle qui incite le poète à la suivre pour devenir «roi des lacs», et «Scarbo» très animé, toccata fantastique, terrifiante et déchaînée.


Après l’entracte, son appétit semble intact et il mord donc à pleines dents dans la Sixième sonate (1940) de Prokofiev, évoquant aussi bien le constructivisme des années 1920 (Allegro moderato initial) que le tout récent Roméo et Juliette (Tempo di Valzer lentissimo), pour conclure sur un Vivace féroce et d’une agilité diabolique. En bis, Jean-Efflam Bavouzet offre des échos de son programme Massenet/Debussy de janvier dernier à l’Amphithéâtre Bastille (voir ici): du second, il a choisi «Reflets dans l’eau», première pièce de la Première série des Images (1905), et du premier une Toccata (1892), aussi brillante que consciente de sa vacuité.


Le site de Jean-Efflam Bavouzet



Simon Corley

 

 

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