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Bruxelles
Eglise de Bassilly
03/27/2010 -
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n°21, K. 467 (Allegro maestoso) (*)
Frédéric Chopin : Concerto pour piano n°2, opus 21 (#) – Variations sur « Là ci darem la mano », opus 2 (&)
Joseph Haydn : Concerto pour piano en ré, Hob. XVIII.11 (+)
Walther Brochier (*), Charlotte Haag (+), Geneviève Pirotte (#), Michel Scohy (&) (piano), Ensemble Les Muses, Xavier Haag (direction)
Avec le retour des beaux jours, les festivals recommencent à éclore, tel le Printemps musical de Silly, fondé voici vingt ans et qui, sous le Haut Patronage de Sa Majesté la Reine Paola, se déroule cette année du 20 mars au 19 juin. A part le thème (« Vingt ans sur les continents »), la formule ne change pas : quinze concerts dans onze lieux de Silly et de ses environs, pour la plupart des châteaux (Morval, Enghien, Graty, Louvignies, Attre, Thoricourt), attention portée aux jeunes (voire très jeunes) musiciens, en particulier ceux originaires de la Communauté française Wallonie-Bruxelles, accès démocratique. Cette biennale fait la part belle à la musique de chambre et au « grand répertoire », du moins à ce qu’il est convenu d’appeler ainsi, mais il lui arrive de s’en écarter (tango le 17 avril au Palace d’Ath, gospel et musiques du monde le 24 avril à la Ferme Clerfayt) et de convier des formations originales comme Magnifica, quintette de cuivres qui clôturera cette édition avec des transcriptions d’airs d’opéras.
Les organisateurs n’hésitent pas à accorder leur confiance à des musiciens en cours de formation : la lourde tâche d’entamer le troisième concert, à l’Eglise de Bassilly, revient à Walther Brochier. Agé de dix-sept ans seulement, il achève un cycle de formation en piano à l’Académie de Woluwé-Saint-Pierre. Seul a été retenu du Vingt-et-unième Concerto pour piano (1785) de Mozart l’Allegro maestoso et non, par facilité, l’Andante, rendu célèbre par le film Elvira Madigan, comme le rappelle Stéphane Pollart dans sa présentation liminaire. Le temps permettra sans doute à ce jeune homme de parfaire sa technique et de se libérer davantage mais le style est acquis. Dans le Second Concerto pour piano (1829) de Chopin, son professeur Geneviève Pirotte, également chargée de cours au Conservatoire de Bruxelles – et qui a écrit la cadence du K. 467 – fait montre d’un jeu plus affirmé et spontané, raffiné sans être exagérément sophistiqué. Dirigé avec fermeté, vigilance et sérieux par Xavier Haag, l’ensemble Les Muses, constitué de lauréats du Concours Dexia Classics et des quatre pianistes invités ce soir, s’accommode d’une acoustique à la réverbération, en définitive, pas trop handicapante et assure un accompagnement assez précis et par moments séduisant.
La seconde partie débute avec Charlotte Haag, fille du chef, qui étudie actuellement au Conservatoire de Mons : malgré quelques passages moins fluides, elle livre avec agilité et finesse un Concerto pour piano en ré majeur (vers 1780) de Joseph Haydn plutôt probant. Le service culturel de l’Ambassade de Pologne a labellisé le festival « Chopin 2010 » compte tenu de l’hommage particulier qui lui sera accordé dans les prochaines semaines. Enseignant également à l’Académie de Woluwé-Saint-Pierre et au Conservatoire de Bruxelles, Michel Scohy poursuit avec des Variations sur « Là ci darem la mano » (1827) quelque peu décousues et bien trop sages. La recette de ce concert sera versée aux sinistrés du tremblement de terre d’Haïti dont l’ambassadeur en Belgique, Raymond Magloire, rappelle en début de soirée la situation de gravité et d’urgence humanitaire. Le prochain rendez-vous est quant à lui fixé au 10 avril à 20 heures à l’Hôpital Notre-Dame à la Rose de Lessines : l’Ensemble Beeckmans et la soprano Sandra Paelinck se produiront dans Gershwin, Copland, Barber et Bernstein.
Le site du Printemps musical de Silly
Sébastien Foucart
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