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Rien sur Robert?

Paris
L’Archipel
03/24/2010 -  
Frédéric Chopin : Sonate pour piano n° 3, opus 58 (*) – Polonaise-Fantaisie, opus 61 – Nocturne, opus 9 n° 2 – Valse, opus 64 n° 1
Robert Schumann : Fantasiestücke, opus111
Nicolas Bacri : Prélude et Fugue, opus 91

Rebecca Chaillot (*), Eliane Reyes (piano)





Hormis à ceux qui seraient tout juste de retour d’une expédition intergalactique, inutile de rappeler que 2010 est une «année Chopin». Même un génie tel que Schumann, né trois mois plus tard, est éclipsé par l’importance de l’événement, alors qu’il semblait pouvoir faire le poids, y compris en termes de notoriété. Alors, pour reprendre le titre du film de Pascal Bonitzer, Rien sur Robert? Le constat serait bien sûr excessif, notamment grâce à des initiatives telles que celle présentée en deux temps par L’Archipel, du 23 au 27 mars, puis du 4 au 11 mai, sous le titre «Vous dites Chopin? Ou bien Schumann?». A raison d’un ou deux concerts par jour, à 19 heures 30 (le dimanche à 17 heures) et à 21 heures, les deux salles de cinéma, bleue et rouge, de la rue de Strasbourg accueillent principalement et tout naturellement des pianistes, célèbres (Irakly Avaliani, Marie-Catherine Girod, Jean-Louis Haguenauer, Jérôme Hantaï, Michaël Levinas, Emile Naoumoff, Jean-Claude Pennetier, Ferenc Vizi, ...) ou en voie de le devenir (Ludmila Berlinskaïa, Sodi Braide, Olivier Chauzu, Romain Descharmes, ...). Trois instruments sont mis à leur disposition pour l’occasion, un pianino Pleyel de 1838 et un Erard de 1898, mais c’est sur un Fazioli de 2002 que se produit Rebecca Chaillot (née en 1975).


Trac, préparation insuffisante ou lacunes techniques? Toujours est-il qu’elle multiplie les erreurs, hésitations et imprécisions dans la Troisième sonate (1844) de Chopin. Toutefois, lorsqu’elle parvient à asseoir son jeu, comme dans le second thème de l’Allegro maestoso (sans sa reprise) ou dans le Trio du Scherzo, elle fait valoir une belle sonorité, même si elle tend à abuser un peu de la pédale et peine à se défaire d’une certaine raideur dans le Largo. Commencée en si mineur, l’œuvre se termine néanmoins en fa mineur, la pianiste ayant annoncé d’emblée qu’elle n’en interpréterait que les trois premiers mouvements et concluant en bis sur la Deuxième des douze Etudes de l’Opus 25 (1836): une artiste que chacun souhaitera revoir très prochainement au mieux de sa forme.



E. Reyes


Eliane Reyes (née en 1977) lui succède dans les Fantasiestücke de Schumann, non pas les huit de l’Opus 12, mais les trois, plus rares et plus tardifs, de l’Opus 111 (1851), avec flamme et détermination, quitte à bousculer un peu la première pièce. La programmation accorde bien évidemment une large place à Chopin et à Schumann, mais on y relève également, en mars, les noms de György Ligeti et Guy Sacre. C’est aussi le cas de Nicolas Bacri, venu entendre son Prélude et Fugue (2004), qui, écrit pour le concours «Piano Campus» de Pontoise, retrouve la salle où Jonas Vitaud en donna la première voici plus de six ans. Marqué Adagio declamato, le très bref prélude est suivi d’une fugue – forme chérie par le compositeur – au tracé sinueux, mais s’acheminant vers une monumentale péroraison. La pianiste belge inscrit ce diptyque dans la grande tradition de Franck, Hindemith et Chostakovitch.


Retour à Chopin pour conclure, avec une Polonaise-Fantaisie remarquablement conduite, narrative et dramatique comme une sorte de «Cinquième ballade». Eliane Reyes a conservé pour la fin ce qu’elle appelle elle-même les «desserts»: le Deuxième des trois Nocturnes de l’Opus 9 (1831) avance à vive allure, dans un tempo très fluctuant, et oublie trop souvent de chanter, puis la Première des trois Valses de l’Opus 64 (1847) n’est hélas que le prétexte à une démonstration de vitesse. Remerciant un public qui vaut bien plus par l’enthousiasme que par le nombre, les deux musiciennes s’associent pour dédier à Pierre Dyens, le patron de L’Archipel où elles se sont rencontrées il y a deux ans, l’avant-dernière des seize Valses pour piano à quatre mains de l’Opus 39 (1865) de Brahms.


Le site de Rebecca Chaillot
Le site d’Eliane Reyes



Simon Corley

 

 

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